Élever un enfant après une rupture exige de la patience, de la planification et un climat de partage des responsabilités. Plus les parents se concentrent sur les besoins des enfants, plus le parcours est fluide. Le plan parental entre ex-partenaires doit refléter la situation actuelle et s’adapter aux changements. Si vous ne savez pas par où commencer, consultez un conseiller ou une conseillère en placements pour y voir plus clair et élaborer un plan adéquat.
Comment départager les dépenses liées aux enfants après une rupture : Mettre en place un plan parental adéquat
Élever des enfants n’est jamais simple, même quand tout semble aller pour le mieux. Après une rupture, il faut faire preuve de tact et de bienveillance pour que tout le monde continue d’avancer dans la bonne direction.
Les arrangements pris au moment d’une rupture peuvent ne pas suffire avec le temps, à mesure que les revenus évoluent, que les enfants grandissent et que de nouvelles dépenses sont nécessaires. Si les premières discussions sur la garde partagée sont essentielles pour prévenir les malentendus et les conflits, elles ne constituent qu’une étape du processus. L’élaboration d’un plan parental qui s’adapte aux besoins changeants des enfants est l’un des meilleurs moyens d’assurer la répartition équitable et durable des responsabilités financières. Voici ce que vous devez savoir.
Combien faut-il prévoir pour élever un enfant au Canada?
Nourriture, vêtements, activités parascolaires, anniversaires et bien plus… Élever un enfant fait grimper les coûts souvent bien au-delà de ce qu’on imagine. Selon une étude de Statistique Canada parue en 2024*, une famille ayant un revenu moyen qui compte deux parents et deux enfants consacrera environ 293 000 $ par enfant avant ses 17 ans, soit plus de 17 000 $ par année. Trouver un terrain d’entente avec votre ex-partenaire pour gérer les dépenses des enfants, présentes et futures, est une approche constructive centrée sur leur intérêt.
La convention de garde par rapport au plan parental
Après une rupture, les responsabilités financières sont habituellement régies par deux choses : la convention de garde et le plan parental. La convention de garde précise à qui revient la prise de décisions importantes et où vivent les enfants. Le plan parental se concentre sur le quotidien : qui dépose les enfants à l’école, comment se gèrent les communications et comment les dépenses sont départagées.
Les tribunaux canadiens se fondent sur les Lignes directrices fédérales sur les pensions alimentaires pour enfants pour répartir les dépenses de base comme celles associées au logement, à la nourriture et aux vêtements. Ces règles sont fondées sur le revenu et le mode de vie. Bien qu’elles constituent un bon point de départ, elles ne couvrent pas tout. Malgré l’existence d’un cadre établi, de nombreuses dépenses courantes ne sont pas prises en compte par les tribunaux. D’où l’importance d’établir un plan parental.
Élaborer un plan efficace
Il est impossible d’anticiper toutes les dépenses mais un plan parental bien structuré permet de rester centré sur l’essentiel. Commencez par dresser la liste des dépenses que chaque parent doit assumer. Précisez comment seront réparties les dépenses communes et comment seront réglés les désaccords. Pour mieux gérer les imprévus, certains parents fixent une limite mensuelle pour les dépenses supplémentaires ou conviennent de communiquer avant toute dépense importante non planifiée.
Il est également judicieux de faire le suivi des dépenses au fur et à mesure. Tenir un registre, en recourant à une application, à un tableur ou à des factures partagées, évite la confusion et facilite la correction des écarts au besoin. Essayez de revoir le plan une fois par année, sinon dès qu’un changement significatif survient dans les revenus, les horaires de travail ou les besoins des enfants. Formaliser le plan par écrit favorise le respect des engagements.
Dépenses courantes
Comme nous l’avons mentionné plus tôt, certaines dépenses courantes comme la nourriture, les vêtements et le logement sont habituellement prises en charge par la pension alimentaire destinée aux enfants. Lorsque l’entente de garde prévoit que chaque partenaire partage également son temps avec les enfants, les coûts sont souvent partagés. Voici quelques autres dépenses dont il faut tenir compte.
Garderie et service de garde
La garderie et les services de garde sont souvent l’un des postes les plus importants, surtout avec les tout-petits. De nombreux parents comptent sur la garderie, les services parascolaires ou l’aide d’une gardienne pour concilier vie professionnelle et vie familiale. En moyenne, les parents canadiens paient 649 $ par mois, soit 7 790 $ par année, pour la garde à temps plein des enfants de cinq ans et moins, selon Statistique Canada. Ce coût varie en fonction de l’emplacement et de l’admissibilité aux subventions.
Services parascolaires
Il n’est pas rare que les enfants soient inscrits à diverses activités sportives après l’école, à des cours de danse ou de musique, et à des camps d’été. Ces dépenses sont susceptibles d’augmenter à mesure qu’ils grandissent. Selon une étude récente, les familles canadiennes ayant des enfants âgés de 3 à 7 ans consacrent en moyenne 1 227 $ par enfant pour des activités sportives et récréatives. Pour les enfants âgés de 13 à 17 ans, ce montant atteint 2 500 $ par personne, plus que le double. Environ la moitié de cette somme sert à payer les cours ou les frais d’inscription aux équipes sportives, auxquels s’ajoute le coût des déplacements, de l’équipement et des uniformes.
Conseil : Si les activités récréatives telles que les leçons de tennis ou les programmes Scouts ne sont pas déductibles d’impôt, le gouvernement du Canada permet toutefois de déduire certains frais de garde d’enfants dont les camps de jour et les camps sportifs dont la vocation première est la garde des enfants.
Éducation
Les dépenses liées à l’école commencent tôt dans la vie des enfants : paires de chaussures multiples, vêtements perdus à remplacer, activités et fournitures scolaires, tutorat, repas à la cafétéria et autres. Plus tard, les études postsecondaires des enfants entraînent d’autres coûts, même si la loi n’oblige pas à contribuer financièrement. L’ouverture d’un régime enregistré d’épargne-études (REEE) peu de temps après la naissance d’un enfant permet à vos cotisations de croître au fil du temps et peut vous rendre admissible à des subventions de contrepartie. Il aide à couvrir le coût des études et les frais de subsistance à l’extérieur de la maison.
Coûts à l’âge adulte
Selon Statistique Canada, un peu plus de 35 % des Canadiens et Canadiennes qui ont entre 20 et 34 ans vivent toujours avec au moins un parent. C’est donc dire que de nombreux ménages continuent de payer les frais associés à leurs enfants d’âge adulte. Qu’il s’agisse de payer le loyer, l’épicerie ou les petites factures mensuelles, ce soutien peut faire une grande différence.
Se préparer bien à l’avance : Études et épargne
Si l’un de vous avez ouvert un REEE avant votre rupture, assurez-vous de savoir qui en est le titulaire et qui en est le bénéficiaire. Il est aussi important de s’entendre sur le fonctionnement des contributions à venir et de déterminer si chacun continuera à cotiser. Même si le REEE est enregistré au nom d’une personne, songez à inclure les attentes au plan parental pour éviter toute confusion éventuelle. S’il s’agit d’un REEE conjoint, convenez ensemble du traitement des retraits et du contrôle du compte à l’avenir.
Certains parents mettent de l’argent de côté dans un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) pour financer des dépenses importantes, comme une première voiture. Inutile de tout prévoir dans les moindres détails, mais établir un plan d’ensemble et le réévaluer régulièrement permet de rester sur la même longueur d’onde.
Évitez de recourir aux tribunaux pour résoudre les différends financiers
Parfois, la seule façon de résoudre les différends financiers et d’agir dans l’intérêt des enfants est de faire appel aux tribunaux. Cependant, il est judicieux d’envisager d’abord toutes les solutions possibles – comme la médiation ou le dialogue ouvert – avant de recourir à cette démarche. Les frais juridiques peuvent rapidement atteindre plus de 10 000 $ par parent, les démarches peuvent s’éterniser pendant un an ou davantage et la charge émotionnelle est lourde pour tout le monde. Le principe fondamental à respecter est de toujours privilégier ce qui vaut mieux pour les enfants.
Notes de bas de page
* Étude menée entre 2014 et 2017.