Cinq habitudes financières nuisibles à mettre au rancart

Rédigé par : Ron Carson

Source : Forbes

Dans des écrits antérieurs, j’ai conseillé de consacrer plus de temps à ce qui vous tient vraiment à cœur en apprenant à dire « non » aux tâches, aux activités, aux distractions et aux pertes de temps qui ne contribuent pas à l’atteinte de vos objectifs. Récemment, j’ai lu un article intéressant d’Arthur C. Brooks, professeur de Harvard et chroniqueur pour The Atlantic, sur la recherche de la satisfaction. M. Brooks décrit la satisfaction comme l’un des « macronutriments » fondamentaux du bonheur (les deux autres étant le plaisir et le sens). Il explique pourquoi la quête de satisfaction peut sembler si insaisissable et éphémère, et nous amener à vouloir sans cesse plus d’argent, de biens, de reconnaissance, de pouvoir ou de quoi que ce soit d’autre qui, selon nous, suscitera un sentiment d’accomplissement personnel. Il croit que le secret de la satisfaction consiste à gérer nos désirs. En gérant ce que nous voulons plutôt que ce que nous possédons, nous nous donnons l’occasion de mener une vie plus satisfaisante. Pour contrer l’insatisfaction et gérer les désirs, M. Brooks propose notamment de créer une liste de choses à faire (« bucket list ») inversée.

La plupart d’entre nous connaissent le concept de cette liste d’activités incontournables à réaliser de notre vivant. Or la liste inversée est axée sur la prise de conscience. Elle peut vous aider à repérer et à éliminer les éléments de votre vie qui sont nuisibles, comme une carrière insatisfaisante, des relations toxiques ou des comportements malsains, mais elle sert avant tout à accorder plus de place à ce qui suscite chez vous un véritable sentiment de bonheur et de satisfaction.

D’abord, il faut comprendre ce qui motive vos actions. Par exemple, supposons que l’ascension du mont Everest figure sur votre liste d’activités incontournables (c’est certainement mon cas). Atteindre le sommet de l’Everest est considéré comme l’un des plus grands exploits d’alpinisme. Pourtant, le fait de comprendre votre motivation change tout. Réalisez-vous une quête personnelle d’aventure, de défi ou d’accomplissement, ou cherchez-vous simplement à répondre aux attentes des autres ou à susciter leur admiration ou leur envie? Toutes ces raisons peuvent être vraies à différents degrés, mais si votre motivation principale est centrée sur les attentes ou le jugement des autres, vous ne ressentirez pas de satisfaction personnelle, peu importe vos réalisations. C’est en faisant ce qui est bon pour vous que vous atteindrez la véritable satisfaction, qui commence par la joie de rater une occasion.

Plus de joie, moins de peur

Vous connaissez probablement la peur de rater une occasion (le syndrome « fear of missing out » ou  « FOMO » en anglais). Le concept inverse existe également : la joie de rater une occasion. Bien que les deux notions ne diffèrent que par un seul mot, celui-ci a une immense influence sur l’intentionnalité de votre vie. La peur de rater une occasion peut vous faire perdre énormément de temps et d’argent à poursuivre les rêves d’autrui ou à essayer d’atteindre ce que les autres considèrent comme une réussite ou un épanouissement. Vous pourriez alors vous sentir malheureux, jaloux ou inadéquat.

La joie de rater une occasion consiste à trouver votre liberté. Il faut avoir l’assurance de dire « non » à ce qui ne crée pas de joie et de sens dans votre quotidien, et « oui » aux activités, aux expériences et aux habitudes qui en amènent. Vos habitudes financières – l’épargne, les dépenses, la gestion des dettes, etc. – ne font pas exception et sont importantes, car le stress lié à l’argent s’immisce dans tous les aspects de votre vie. Il s’agit de l’une des principales sources de stress mental, émotionnel et physique pouvant vous empêcher de profiter pleinement des étapes importantes de votre vie. Par exemple, les sentiments de joie et de soulagement que vous ressentez lorsque votre enfant termine ses études secondaires peuvent être éclipsés par vos préoccupations liées au paiement de ses études postsecondaires. De même, la crainte constante du manque d’argent pour la retraite ou de l’incapacité à rembourser vos dettes pourrait entraîner des niveaux d’anxiété et de stress malsains qui peuvent avoir une incidence négative sur votre vie, tant aujourd’hui que demain.

Pour trouver votre liberté, vous devez d’abord repérer les comportements qui peuvent vous mettre des bâtons dans les roues, en commençant par mettre au rencart les cinq habitudes financières suivantes :

1. Dépenser plus que ce que vous gagnez 

Si vous dépensez constamment plus que ce que vous gagnez, vous vous retrouvez généralement avec un niveau d’endettement malsain. Certains types de dettes, comme les soldes de cartes de crédit à taux d’intérêt élevé, peuvent rapidement faire boule de neige, de sorte qu’on a du mal à s’en sortir. Or les dettes ne sont pas toutes malsaines. Dans bien des cas, on peut être tenu de contracter une dette pendant un certain temps pour favoriser l’atteinte d’un objectif : un prêt étudiant, un prêt hypothécaire, des fonds pour financer ou développer une entreprise, etc.

Afin de renverser la tendance et éviter de vivre au-dessus de vos moyens, vous devez établir un budget. En effet, vous ne pouvez corriger ce que vous ne voyez pas. Un budget met en lumière les flux entrants (votre revenu) et sortants (vos dépenses) de votre ménage sur une base mensuelle. Il permet non seulement de faire le suivi de cette information, mais aussi de trouver des façons de réduire vos dépenses, d’épargner davantage et de rembourser vos dettes.

2. Vivre d’un chèque de paie à l’autre 

Si vous ne dépensez pas plus que ce que vous gagnez, mais que vous vivez d’un chèque de paie à l’autre, vous pourriez aussi courir à la catastrophe, même si vous n’avez pas de dettes à l’heure actuelle. N’oubliez pas que :  

Vivre selon vos moyens ne signifie pas dépenser tout l’argent que vous recevez. Il faut plutôt mettre une partie du revenu de côté pour les urgences, ainsi que pour l’épargne à long terme en vue de la retraite, les études d’un enfant et d’autres objectifs. Un budget peut encore une fois s’avérer fort utile dans ce cas. Le respect d’un budget vous aide à gérer rigoureusement votre épargne et vous montre comment elle s’accumule chaque mois. Le fait de savoir que vous n’avez pas suffisamment épargné pour couvrir une dépense inattendue vous motive à continuer d’épargner et, par le fait même, contribue grandement à réduire le stress financier.

L’une des meilleures façons de rester sur la bonne voie est d’automatiser le processus. Envisagez de verser automatiquement une partie de chaque paie dans un compte d’épargne bancaire. Comme il s’agit de fonds d’urgence, assurez-vous qu’ils sont liquides afin que l’argent soit disponible lorsque vous en avez besoin.  

3. Suivre le courant

Dans le domaine de la finance comportementale, la mentalité du troupeau désigne la tendance à suivre et à copier ce que font les autres. Elle touche tant les décisions de placement que celles qui ont un impact sur vos finances courantes. Que vous tentiez de suivre le rythme de vos voisins ou que vous songiez à suivre le conseil boursier prometteur d’un collègue, il est rarement, voire jamais, dans votre intérêt de prendre des décisions en fonction des priorités des autres. En effet, vos objectifs personnels dictent votre stratégie, qu’il s’agisse du montant que vous épargnez et dépensez chaque mois ou de la façon dont vous investissez vos actifs. L’harmonisation de vos objectifs et de votre stratégie – et non ce que vos voisins ou collègues veulent – vous permet de rester sur la bonne voie pour accomplir ce que vous désirez dans la vie.

4. Faire la chasse aux rendements 

Faire la chasse aux rendements est un comportement qui peut rapidement faire dérailler vos progrès vers l’atteinte de vos objectifs. Le fait est que même les investisseurs les plus expérimentés ne peuvent anticiper les marchés avec exactitude au fil du temps. Comme l’ont montré la pandémie au cours des deux dernières années et l’invasion de l’Ukraine dans les dernières semaines, les marchés financiers mondiaux et la conjoncture économique peuvent évoluer rapidement d’une manière difficile à prévoir.

L’un des risques les plus importants liés à l’anticipation des marchés est de rater les meilleures journées, par exemple si vous vendez vos titres lorsque les marchés reculent et que vous êtes toujours sur la touche lorsqu’ils rebondissent. Le fait de conserver vos placements dans un portefeuille bien diversifié selon une répartition de l’actif qui correspond à vos objectifs et à votre tolérance au risque peut généralement vous aider à garder le cap sur vos objectifs au fil du temps. Bien sûr, vous avez alors besoin d’un plan.

5. Ne rien planifier 

La dernière habitude à mettre au rancart est de tenter de gérer votre situation financière sans établir de plan. Un plan financier est l’assise qui permet de bâtir votre patrimoine à chaque étape de votre vie. Imaginez la construction d’une maison sans plan. Comment estimeriez-vous les coûts de la main-d’œuvre et des matériaux? Comment construiriez-vous la fondation? Où placeriez-vous les murs ou installeriez-vous la plomberie, l’électricité ou les conduits sans plan d’étage? Vos finances ne sont pas différentes. Vous avez besoin d’un plan qui définit et organise vos objectifs, ainsi que d’une stratégie pour soutenir ces derniers à chaque étape du processus. Comme dans le cas d’une maison, vous voudrez peut-être apporter des modifications au fil du temps et faire des ajustements ici et là lorsque vos besoins changent ou que vos objectifs évoluent, et lorsque vous franchissez une étape importante. Un plan financier vous donne cette souplesse, car vous disposez d’un cadre bien conçu sur lequel vous appuyer au fil du temps.

Trouvez votre liberté

Se débarrasser des habitudes et des comportements qui peuvent vous nuire est une excellente façon de donner plus de place à ce qui crée un sens et un but dans votre vie. Or ce n’est pas toujours facile d’y arriver seul. C’est pourquoi il peut être utile de travailler avec un conseiller en gestion de patrimoine indépendant. Votre conseiller peut vous accompagner, vous aider à repérer les habitudes qui vous nuisent et à les remplacer par des comportements favorables qui peuvent vous aider à progresser avec confiance vers l’avenir que vous envisagez.   

 

Cet article a été rédigé par Ron Carson de Forbes et sa publication a été autorisée légalement par le biais de Content Marketplace d’Industry Dive. Pour toute question sur les droits de reproduction, écrivez à legal@industrydive.com.