Cinq mythes sur la négociation d’options

La volatilité croissante des marchés ces dernières années peut donner aux investisseurs l’impression d’avoir perdu le contrôle de leur portefeuille. Assister au repli des marchés peut être une expérience frustrante et stressante, d’autant plus que de nombreux investisseurs ne savent pas qu’ils ont un pouvoir de contrôle. 

L’un des moyens d’éviter de payer trop cher pour un titre – ou de se protéger contre une perte importante – est le recours à un instrument financier appelé « option ». Cela peut sembler compliqué, mais le principe sur lequel reposent les options est facile à comprendre. Les options sont des contrats qui donnent le droit d’acheter ou de vendre des titres, notamment des actions, des fonds négociés en bourse (FNB) et des indices, à un prix prédéterminé et selon un calendrier préétabli. Habituellement, les options sont vendues en blocs de 100 actions ou parts. 

Comme une option ne confère que le droit d’acheter ou de vendre un titre, le prix d’achat de l’option est souvent nettement inférieur à celui de l’achat du titre. Les investisseurs ne sont aucunement tenus d’exercer l’option, c’est-à-dire de se porter acquéreur du titre. Par conséquent, les investisseurs ont plus de souplesse dans leur approche envers le marché. Examinons les options les plus courantes.

Options d’achat

Les options d’achat permettent aux détenteurs d’acheter un titre à un prix prédéterminé dans un délai donné. Supposons qu’un investisseur s’attend à ce qu’une société réalise un bon rendement, mais qu’il ne détient pas le capital nécessaire pour investir dans le titre ou qu’il ne veut pas trop s’engager dans un placement à l’heure actuelle. Plutôt que d’immobiliser son argent en achetant les actions elles-mêmes, il peut acheter une option d’achat pour fixer le prix qu’il souhaite payer pour les actions de cette société dans le futur.

Par exemple, si l’action de la société XYZ se négocie à 50 $, l’investisseur pourrait être en mesure d’acheter une option d’achat visant 100 actions à 55 $ à un moment donné au cours des six prochains mois, moyennant 125 $ plus les frais. (Généralement, une option peut être achetée au prix de 1,25 $ par contrat ou action.) Si le cours de l’action de la société XYZ grimpe soudainement à 60 $, la valeur de l’option sera de 500 $ ([60 $ l’action - 55 $ l’action] x 100 actions), moins le montant initial de 125 $ qui a été payé pour l’option.

Habituellement, le prix d’exercice (c’est-à-dire le prix auquel les actions ou les parts peuvent être achetées) qui est indiqué dans le contrat d’option sera légèrement supérieur au cours actuel. Si le cours des actions ou des parts dépasse ce prix avant l’expiration des options (les options dans cette position sont considérées comme étant « dans le cours »), le détenteur d’option tirera alors avantage de l’option, puisqu’il sera en mesure d’acheter les actions ou les parts à un prix inférieur au cours du marché. Plus le cours du titre dépasse le prix d’exercice, plus l’option gagne de la valeur.

Options de vente

Les options de vente sont le contraire des options d’achat. Elles permettent aux investisseurs de vendre un titre qu’ils détiennent à un prix fixe dans un délai donné. Généralement, ces options sont utilisées comme couverture contre une perte. Si la valeur d’un titre chute sous le prix indiqué dans le contrat d’option avant son expiration, l’option de vente sera alors « dans le cours », et le détenteur pourra vendre ses actions ou ses parts à un prix supérieur à leur valeur marchande. Dans les faits, les options de vente limitent les pertes. 

Supposons que quelqu’un détient des actions de la société XYZ et qu’elles se négocient à 55 $, mais qu’il craint une baisse du cours. Il peut acheter une option de vente de 100 actions à 52 $ pour les six prochains mois, moyennant 125 $ plus les frais. Si le cours de l’action de la société XYZ chute soudainement à 50 $, cette option vaudra 200 $ ([52 $ l’action - 50 $] x 100 actions), moins le montant initial de 125 $ qui a été payé pour l’option.

Les options sont souvent mal comprises

Au fil des ans, plusieurs mythes concernant les options ont fait leur apparition. Selon ceux-ci, la négociation d’options serait trop complexe et risquée, mais bon nombre de ces craintes sont exagérées. Analysons certains des mythes les plus courants sur les options.

Mythe : Les options sont complexes et difficiles à comprendre.

Réalité : Les options semblent plus intimidantes qu’elles ne le sont.  Quiconque a déjà configuré une alerte pour être notifié lorsqu'un article sera en solde comprendra les principes de base des options. Moyennant des frais, le détenteur d’option court la chance de pouvoir acheter un titre « en solde » dans le futur. En ajoutant ce degré de raffinement à une stratégie de négociation, il est bien plus simple d’éviter de payer trop cher pour un titre. De nombreuses ressources sont à la disposition des investisseurs, notamment des comptes fictifs qui permettent d’acquérir de l’expérience avec les options sans prendre de risques. En prenant le temps de comprendre les frais et la répartition de l’actif, par exemple, les investisseurs peuvent faire passer leurs compétences de négociation au niveau supérieur en s’intéressant aux options. 

Mythe : Les options présentent un risque élevé.

Réalité : Lorsqu’un investisseur achète une option d’achat, il s’attend à ce que le cours du titre dépasse un prix précis avant une date prédéterminée. Avec cette approche, il achète le droit d’acheter le titre, et non l’action ou la part elle-même, de sorte que le prix – et donc le risque – est beaucoup moins élevé que s’il avait effectué un placement direct. Si chaque option comporte 100 actions ou parts, le coût serait de 125 $ (compte tenu du prix de 1,25 $ par option) plus la commission de négociation. En comparaison, si les actions ou les parts du placement sous-jacent se négociaient à 25 $ l’action, l’investisseur aurait besoin de prendre un risque de 2 500 $ pour profiter du même potentiel de hausse qu’offre l’option de 125 $, moins le coût de l’option elle-même. Le recours aux options peut aussi lui permettre de libérer du capital pour investir dans d’autres occasions.

Mythe : La plupart des options expirent sans valeur.

Réalité : Selon certaines sources, 90 % des options ne sont jamais exercées. Bien qu’il soit vrai que la plupart des estimations donnent à penser que seulement environ 10 % des options sont exercées, cela ne veut pas dire que les autres se traduisent par une perte. Jusqu’à 60 % des options sont fermées avant l’échéance, ce qui signifie que leur détenteur les vend pour récupérer une partie de son argent. Cela signifie que seulement 30 % des options expirent sans être exercées. De plus, il n’est pas nécessaire d’exercer une option pour réaliser sa valeur. Les options peuvent être négociées, ce qui donne une autre occasion de récupérer une partie de leur coût si le risque que celles-ci ne soient pas rentables existe.

Mythe : Les options sont des opérations à court terme.

Réalité : Il est toujours avantageux d’avoir le choix, et c’est ce que les options offrent. Les options peuvent avoir des durées longues ou courtes. Certaines d’entre elles demeurent valides pendant des mois ou, dans certains cas, des années. Ces options peuvent être très utiles dans certaines circonstances. Par exemple, même si les options de vente sont généralement considérées comme une stratégie de protection contre les baisses, il n’est pas nécessaire d’avoir une vision pessimiste d’un titre pour en profiter. Un investisseur optimiste pourrait mettre en place ce qu’on appelle une « option de vente de protection » pour se protéger contre les pertes ou l’incertitude. Une option de vente de protection signifie que l’investisseur espère tirer profit de la hausse de valeur du titre, mais il est en mesure d’acheter une option à titre d’assurance au cas où la valeur du titre chuterait de façon inattendue. Bien que le coût de l’option, ou la prime, réduise le profit d’un placement si le prix de l’action ou de la part augmente, cela crée un plancher pour les pertes. Une option de vente de protection peut être souscrite en tout temps, pourvu que le titre en question soit détenu.

Mythe : Les vendeurs d’options sont les seuls gagnants.

Réalité : Si seuls les vendeurs gagnaient de l’argent avec les options, les investisseurs avertis, comme les caisses de retraite et les fonds de couverture, ne les utiliseraient pas. Aux États-Unis, la négociation d’options est un marché qui s’évalue en milliers de milliards de dollars. De plus, il n’est pas nécessaire d’exercer des options pour gagner de l’argent. Si les options sont dans le cours (c’est-à-dire que le cours du titre est supérieur au prix d’exercice), l’investisseur peut décider de les vendre pour réaliser un profit. À l’occasion, si le marché prévoit que la valeur du titre sous-jacent continuera d’augmenter, le détenteur pourrait même être en mesure de vendre les options au-dessus de la valeur marchande actuelle, selon la date d’expiration de ses options.

Conclusions

Au fil du temps, l’idée que les options étaient risquées et trop compliquées a entaché leur réputation, alors qu’en réalité, elles peuvent offrir un moyen efficace de gérer le risque. Les stratégies fondées sur les options ne doivent pas être ignorées en raison de ces croyances, car elles peuvent élargir l’éventail des possibilités de placement et contribuer à obtenir les résultats souhaités par les investisseurs.