DialoguesFidelity : Tendances, perspectives et occasions liées aux actions mondiales
Patrice Quirion est de retour aux DialoguesFidelity pour faire le point sur les marchés mondiaux et les placements en actions. Les actions mondiales ont divergé en 2025. M. Quirion discute de ce qui a contribué au rendement de ses fonds jusqu’à présent et des occasions qu’il entrevoit pour l’avenir.

Transcription
Marilyne Bardaji [00:00:44] Bonjour à tous et bienvenue à ce Dialogue Fidélité. Mon nom est Marilyn Bardagy, vice-présidente de le district chez Vitality Investments. Les marchés internationaux ont connu une performance assez exceptionnelle depuis le début de l'année, malgré une volatilité importante causée par l'incertitude liée aux politiques commerciales et tarifaires. Avec moi ce matin pour discuter de l'économie mondiale et nulle autre que notre gestionnaire de portefeuille, Patrice Guérion. Patrice, bon matin.
Patrice Quirion [00:01:06] Bon matin, ça me fait plaisir d'être avec toi.
Marilyne Bardaji [00:01:09] Avant d'entamer la discussion, j'aimerais simplement rappeler à l'audience de ce matin les fonds que tu gères chez Fidelity. Patrice s'est joint à Fidelity en 2005 en tant qu'analyste. Aujourd'hui, il gère les fondts Action Mondiale Concentrée, qui est un mandocarte blanche mondial depuis 2013. Il gère également le fonds Action Internationale Concentré, qui exclut l'Amérique du Nord depuis 2016. Et depuis 2024, plus récemment, le fondt Mondial. Patrice, déjà 20 ans chez Fidelite, t'attends pas de vire?
Patrice Quirion [00:01:35] Je pense que ça fait partie du bagage d'expérience que l'on bâtit, sans vouloir dire que ça devient plus facile avec les années. Je pense qu'on met au bénéfice l'expériences, pas moi-même en tant qu'individu, mais collectivement les centaines et centaines d'années d'expérience qu'il y a au sein de l'équipe.
Marilyne Bardaji [00:01:52] Absolument. L'équipe a grandi beaucoup au fil des années. Je pense que tu fais partie des gestionnaires qui sont dans le camp, que le marché américain est rendu assez cher aujourd'hui. Je sais que tu es très pro-Europe, pro-Asie. Peux-tu partager un petit peu tes perspectives un peu sur le marché plus général? Où tu es, où tu fais plus attention?
Patrice Quirion [00:02:14] Oui, non, ça me fait plaisir. Je pense que c'est important de parler de ça à ce point-ci. C'est vrai que ça fait déjà presque un an que les marchés internationaux se portent plutôt bien de façon relative aux États-Unis. Je pense les gens commencent à y porter peut-être un peu plus d'attention ou à le réaliser un peu davantage. Mais si on prend du recul, je pense que tout a tendance à suivre un cycle. La majorité des grandes tendances ont tant... Porte à suivre un cycle quelconque, et je suis de l'opinion qu'au cours des dix dernières années plus ou moins, on était dans un cycle très très favorable envers les États-Unis, envers la technologie en termes de secteur, et ça fait en sorte que comme investisseur, surtout comme investesseur à plus long terme, dans le camp que je suis, c'est important de penser aux événements à court terme, comme quelles compagnies vont bien faire, les tendances, les attentes versus les résultats et tout ça. Mais je pense que c'est très important d'aussi prendre un peu de recul et se dire où on en est dans le cycle de différents marchés. C'est des cycles en termes d'évaluation, les cycles en terme d'attente et les cycles économiques en soi. Je viens un peu avec la perspective que si on regarde les États-Unis versus le reste du monde, je pense qu'on est en haut de cycle. Ça fait depuis la reprise après la pandémie. Le consommateur américain dépense de façon forte, l'endettement du consommateur a augmenté, donc il y a eu un releverging. On a un gouvernement où est-ce que du côté fiscal, les dépenses ont été très élevées, voire trop élevée, c'est pour ça qu'on a des questions du côté fiscale aux États-Unis. Et en plus de ça, les secteurs qui font les mieux depuis quelques années, surtout dans la tech, plus récemment surtout avec l'intelligence artificielle. Qui entraîne tout le cycle de hardware pour devenir un peu un « enabler » comme la fiboptique l'était pour l'Internet en l'an 2000. Maintenant, c'est les centres de données pour l'intelligence artificielle. Et je pense qu'on est à un niveau... Euphorie peut-être un peu trop fort en termes de mots, mais je pense que l'on a été définitivement vers le haut du...
Marilyne Bardaji [00:04:29] Est-ce que tu fais une analogie avec 2000 ou...?
Patrice Quirion [00:04:32] Je pense qu'il y a quand même des points similaires qu' il faut garder en tête par rapport à 2000. On pourrait y toucher dans quelques minutes. Mais malgré que ce soit la situation aux États-Unis, où les attentes sont hautes, les dépenses gouvernementales, les dépenseurs du consommateur sont élevées, les évaluations sont élevé, il y a de la spéculation dans plusieurs parties du marché selon moi. Ce n'est pas le cas partout à travers le monde. Et ça, ça fait longtemps que je le dis, mais là, ça commence à se manifester un peu plus. Si on regarde en Europe, si on regarde dans le pays émergent, surtout en Chine, même au Japon à un certain degré, les attentes sont beaucoup moins élevées, les évaluations sont moins élevé et peut-être de façon plus importante, on n'est pas dans le sommet du cycle économique. On pourrait faire l'argument, surtout dans le cas de la Chine à un certain degrés l'Europe, où est-ce qu'on est plus au creux du cycle économiques. Si on prend un horizon sur le prochain mois, trois mois, je ne le sais pas, mais si on prend une horizon sur les prochains trois à cinq ans, je pense qu'on va avoir une reconvergence de ces cycles économiques-là. Et quand on a ça qui se produit, en plus d'avoir des points de départ sur l'évaluation qui sont tous très différents, ou est-ce que les marchés internationaux sont plus en ligne avec les évaluations historiques, Le marché chinois est encore très peu dispendieux versus... Son histoire relative à tout le reste du monde. Donc, je pense qu'aujourd'hui, le cas pour acheter le marché américain, ça devient de plus en plus de prendre une position en faveur des conséquences, des implications de l'intelligence artificielle sur le secteur de la technologie. Mais ce n'est plus que la technologique, ça vient impacter un paquet d'entreprises dans le secteur des utilities, parce que ça prend énormément d'électricité, beaucoup de compagnies industrielles qui en bénéficient, même certains REITs de centres de données, donc ça a un impact très très majeur sur tout le marché. Et mon point, c'est que s'il y a des investisseurs qui disent, bien soit que j'ai moins confiance que cette tendance-là va continuer, j'aie peut-être une crainte que cela renverse. Je pense que de diversifier en l'international, ça vient enlever beaucoup de ce risque-là des portefeuilles. Et malgré que depuis Liberation Day, au début d'avril. Les marchés ont très bien rebondi. Je pense qu'on voit un marché très étroit à nouveau avec le Nasdaq qui mène la charge. Mais si on enlève les grands titres de technologies, si on lève le Magnificent Seven des indices puis qu' on regarde soit le Russell 2000 ou le S&P 500 sur une base de pondération égale, ce qui est peut-être étonnant pour plusieurs, c'est que la surperformance des marchés internationaux versus Appelons ça la vraie économie américaine, si on enlève l'intelligence artificielle de ça. Mais les marchés internationaux continuent de surperformer, même depuis avril, même après cette forte surperformance du Q4 l'an dernier, Q1 cette année. Et malgré que ça fait presque un an que ça perdure, les évaluations demeurent, selon moi, beaucoup plus attrayantes à l'international versus les États-Unis. C'est pour ça que mon positionnement est de la sorte depuis un bout de temps. Ça commence à se refléter dans une meilleure performance des portefeuilles depuis le début de l'année. Mais je pense que ça a le potentiel de perdurer parce qu'on voit un changement de leadership dans les marchés. Ce n'est pas quelque chose qui perdure pendant quelques trimestres. C'est souvent des tendances qui durent à long terme.
Marilyne Bardaji [00:08:06] Je dois quand même te demander parce que j'ai remarqué que dans ton top 10 pour ton fonds Action Mondiale Concentrée que la carte blanche, tu as quand même rajouté deux compagnies parmi les sept magnifiques, du Google, du Microsoft, est-ce que c'est parce que tu trouvais que vraiment avec la baisse du mois d'avril, ça valait la peine?
Patrice Quirion [00:08:23] Oui, exactement. C'est ça. Donc, j'essaie, malgré que j'ai ces opinions-là quand même fort, que l'on exprime de façon quand même importante dans les portefeuilles, j'essaye de me réflexible à travers tout ça. Et je dis toujours, les marchés ont tendance à surréagir. Je veux pas dire que le marché a massivement surréagié au mois d'avril, mais on a eu quand même des opportunités d'acheter des titres qui ont baissé de façon importante. Et ce qui est intéressant, c'est que le... La correction que l'on a vue au mois d'avril, évidemment, c'était causée par les tarifs. Ce qui est bon à garder en tête, c'est si on a un événement de risque dans les marchés, ce n'est pas nécessairement les titres qui sont les plus affectés par ce qui se passe, qui vont baisser davantage. C'est souvent les tites qui sont le plus populaires au sein des investisseurs. En anglais, on appelle ça les titre qui sont la plus « crowded ». C'était pour ça qu'au mois d'avril le secteur de la technologie, aux États-Unis, était ou est-ce qu'on a vu les plus grandes corrections? Malgré que quelqu'un pourrait dire que c'est un des secteurs les moins affectés par les tarifs, mais je pense que ça montrerait à quel point le secteur était devenu dispendieux et les investisseurs avec peut-être un horizon temporel un peu plus court ont tendance à à bâtir des positions quand ça va bien et courir vers la porte de sortie quand ça va moins bien. Ça crée des opportunités. Donc j'ai acheté des titres peut-etre un peu plus valeurs, si on peut dire, au sein des... Du Magnificent 7, mais surtout des titres qui, selon moi, ont plus de visilité à long terme, potentiellement moins cyclique que des tites de semi-conducteurs, par exemple. C'est pour ça qu'on a bâti une position dans Microsoft et dans Alphabet dans la première semaine du mois d'avril. Ça se retrouve dans le top 10 du portefeuille, mais pour montrer à quel point les indices sont devenus mal diversifiés, si on peut dire. C'est que malgré que ces deux positions importantes qui se retrouvent dans le top 10, je ne suis même pas surpondéré ces titres-là et je ne détiens pas le reste. Donc la vue ou est-ce que selon moi le risque rendement dans ce secteur-là n'est peut-être pas le plus favorable demeure, mais on a pris avantage d'un pull-back important pour couvrir une partie de la sous-pondération de mon offre.
Marilyne Bardaji [00:10:40] Donc on te dit de faire attention quand tu as ces titres-là. Tu as dit peut-être que c'est des titres qui sont moins affectés par les tarifs. Par contre, il y a toujours des risques liés peut- être au niveau de la réglementation par le gouvernement Trump. Donc qu'est-ce que tu vois comme catalyse qui pourrait venir faire baisser le S&P 500, baisser ces sets magnifiques-là? Puis comment aussi tu navigues l'environnement avec toute l'histoire des tarifs? Je sais que vous avez eu une approche « bottom-up », mais comment tu fais pour dénicher les compagnies qui seraient moins potentiellement impactées par tout le va-et-vient de Trump?
Patrice Quirion [00:11:09] Peut-être toucher sur le secteur de la techno, qu'est-ce que je surveille ou qu'il me rend un peu méfiant. Puis on reviendra sur les tarifs. Sur la technologie, c'est pas l'arrêt de l'augmentation en soi qui est la crainte. Pour moi, c'est plutôt l'analogue, on mentionnait brièvement plutôt l'analogue avec 2000. Je ne veux pas dire qu'on est aussi exagéré qu'en 2000. Je pense que la réalité, c'est que le marché aujourd'hui est très excité sur le potentiel de l'intelligence artificielle. J'en suis 100% d'accord. Je suis dans le camp. Je crois que l'Intelligence Artificielle va changer le monde, littéralement, de la même façon que l'Internet l'a fait il y a 25 ans. Mais je pense que le marché n'exprime pas ça à travers la meilleure façon de le faire. La réalité, tout comme l'Internets avec la fiboptique à l'époque, c'était la composante hardware. Donc, c'est de bâtir la capacité. Aujourd'hui, on bâtit des centres de données avec énormément de semi-conductors, de GPUs pour une demande qui est prévue d'être très, très forte, mais qui n'est encore peut-être pas à ces niveaux-là. Et éventuellement, mon point de vue, c'est qu'éventuellement c'était de bâtir une infrastructure quelconque, soit des réseaux pour l'Internet ou des centres pour l'intelligence artificielle. L'incitatif pour bâtir de la capacité, il est énorme aujourd'hui parce que le marché donne une évaluation monstre à tous ceux qui ont de l'exposition, les retours sont très favorables et on voit une vague de capacité qui s'en vient et la question c'est dans combien de temps est-ce que la capacite va être bâtie suffisamment pour rencontrer la demande et enlever cette imbalance-là qui viendrait faire baisser prix de façon importante sur les semi-conducteurs, par exemple. Et c'est très difficile d'avoir cette opinion-là exactement quand ça va se produire. Mais je ne pense pas que c'es dans dix ans, là. On voit la vitesse à laquelle on est en train de bâtir tout ça. On parle beaucoup des États-Unis, mais on est entrain d'en bâtir partout. La Chine a mis un effort vraiment considérable également. Donc, ce n'est pas que Nvidia, malgré qu'ils ont une bonne avance présentement. Et tout ça a le potentiel de devenir très très compétitif, le dernier sur... D'avoir une surcapacité. Et quand ça va se produire, même si l'intelligence artificielle et toutes les applications qui vont se développer continuent de venir, la capitalisation boursière n'est pas liée aux applications de l'Intelligence artificiale. Comme la capitalization boursaire en 1999-2000 n'était pas lié à l'Internet, Google n'existait pas en 2000, comme probablement que la compagnie qui va changer le monde avec l'Intelegence artificielle n'existe pas aujourd'hui et on ne sait pas laquelle elle est. Et je pense qu'il y a le risque sur cette surcapacité-là. Donc c'est pour ça que je suis plutôt méfiant. C'est une vue à moyen-long terme. Ce n'est pas une vue pour le trimestre prochain. Mais dans ma façon d'investir, je pense que c'était beaucoup d'essayer d'éviter les pertes de capitales permanentes et d'acheter quelque chose de cyclique, bâtir des semi-conducteurs, des centres de données. Je pense qu', ultimement, ça va être vu comme une industrie cyclique. Aujourd'hui, le marché voit ça comme une industrie structurelle en croissance à tout jamais. Éventuellement, le risque, ça va être de percevoir une industrie cyclique en haute cycle comme quelque chose de structurel quand les choses vont éventuellement cocher. C'est-tu ça, d'être méfiant à ça? Ta deuxième question sur les tarifs. Évidemment, ça l'a pris énormément de notre temps au cours des derniers mois. Je pense qu'on a choisi chez Fidelity d'avoir une équipe de recherche avec des centaines d'analystes partout à travers le monde. D'être en contact, les compagnies qui veulent nous parler, veulent partager, veulent avoir nos points de vue également et évidemment on veut comprendre ce qu'est leur point de vue, qu'es-ce qu'elles font pour mitiger tout ça. L'approche à travers les tarifs c'était d'un côté méfiant sur les entreprises où est-ce que soit le risque n'avait pas été reflété, où est ce que le risque va être vraiment majeur, mais également des opportunistes parce que je reviens toujours sur le point de marché a tendance à se réagir. Et je pense que certains secteurs où est-ce que les tarifs vont ultimement être assez bien mitigés, soit parce qu'ils ont le pricing power, ou soit parce que ils vont être capables de réaligner leur chaîne d'assemblage, leur chaîne de production, et c'est à dire, essayer de prendre davantage de certaines opportunités à travers ça. Où est- ce qu'on en est aujourd'hui, il reste beaucoup d'incertitudes, mais je qu'on demeure au point aujourd'hui ou à ce que... La majorité de l'impact des tarifs n'a pas encore été reflété. De un, les compagnies ont tendance à avoir un inventaire, un stock, l'inventaire en stock pendant quelques mois avant que ce qui est fabriqué soit vendu. Évidemment, tout ce qui était en inventaire ça n'est pas été sujet aux tarifs. Je pense que le risque dans le prochain trimestre c'est que là ça va être ce qui produit avec les tarifs qui vont être vendus. Donc on va voir l'Impact sur les marges bénéficiaires. C'est également qu'il y a beaucoup de pression politique aux États-Unis pour essayer de limiter la quantité d'augmentation de prix que les entreprises ont passé. On a vu un petit peu des nouvelles sur ça, la discussion que l'administration républicaine a eu avec Walmart, par exemple. Donc, à court terme, ça apparaît être un peu une taxe sur les profits corporatifs. Et j'ai l'impression que tout cela n'est pas pleinement capturé dans les estimés du consensus. Et en plus, surtout avec le rebond que l'on a eu depuis le mois d'avril, je pense que c'est clairement pas réfléter dans les évaluations. Je pense que je garde un côté méfiant sur qu'est-ce que ça va vouloir dire dans les prochains trimestres sur les profits corporatifs. À présent, on n'a pas vu un large impact. Ça a été mieux prévu, pour être honnête, à présent. Et puis, le dernier point que l'on n'as pas encore vu, c'était quel va être l'impact sur l'inflation de tout ça. Alors, nous... Le rapport de l'inflation du dernier mois ce matin, un petit peu plus haut que prévu, mais plus ou moins en ligne. Je pense qu'à présent, on n'a pas eu l'impact. Le consommateur n'as pas vraiment fait face à l'impaque de l'augmentation des prix, mais si les tarifs demeurent où est-ce qu'ils sont, je pense que c'est une question de temps avant qu'on voit l' impact sur les tarif. Et le consommateur est déjà un peu, en une situation un peu étiré là, où est- ce que le concentreur s'agirait en DT, on commence à avoir un peu de peu de faiblesse du côté de l'emploi ou un ralentissement du moins. Donc je pense qu'il reste des risques que le marché selon moi est peut-être un peu complaisant sur les risques sur l'économie, sur le concentrateur, sur les marges bénéficiaires des entreprises. Donc, je suis plus méfiant dans mes portefeuilles aujourd'hui. Et peut-être un peu plus enclin, aller à l'international, surtout sur des entreprises qui ne sont pas des entreprises exportatrices, où est-ce que le consommateur va être, selon moi, moins à risque que le consumateur américain pour les années à venir.
Marilyne Bardaji [00:18:15] C'était un peu là où je voulais m'en aller par rapport aux consommateurs. Est-ce que tu vois des changements ou des différences? Et qu'est-ce qui explique vraiment l'envol que les marchés internationaux ont eu depuis le début de l'année? Même marchés asiatiques aussi.
Patrice Quirion [00:18:27] Oui, si on prend un peu de recul sur les marchés internationaux, comme je le mentionnais plus tôt, c'était très contraire, c'est hors de faveur. Le capital sortait de l'Europe, le capital sortais de l'Asie depuis des années et se déplaçait vers les États-Unis. On avait une grande migration du capital mondial, si l'on peut dire, de plus en plus vers les Etats-Unis, avec la vue du marché que les États Unis sont un endroit moins à risque. On voyait la Chine qui avait ralenti après le ralentissement dans l'immobilier. Il n'y avait pas eu de vraie reprise après la pandémie. L'Europe, l' immobilier, la construction générale ne se porte pas très bien depuis une dizaine d'années. On a eu l'Ukraine par-dessus ça qui a apporté beaucoup d'incertitude, un choc énergétique. Donc, la vue du marché, les marchés internationaux étaient risqués. Et ça s'est reflété, le capital qui est allé ailleurs, les évaluations qui sont tombées à des niveaux très très peu demandants selon moi. Parce que beaucoup de l'incertitude des mauvaises nouvelles étaient déjà reflétées dans les prix, dans les fondamentaux. Et qu'est-ce que l'on a vu après l'élection de Trump au mois de novembre? C'est là qu'on à parlé de plus en plus de US exceptionalism et par conséquent qu' on voit des termes de la sorte qui sont flottés dans le marché. Je pense que c'est souvent un signe d'un sommet ou d'une creux. Et la majorité des autres géographies, des investisseurs internationaux, que ce soit des fonds de pension, des fond souverains, il y a une crainte qui s'est installée envers l'aspect risque d'investir aux États-Unis, l'asspect incertitude d'invester aux États Unis. On voit une rapatriation du capital vers l'Asie, vers l'Europe. Ça, c'est un aspect. Ça, ça a l'aspect qui a peut-être aidé les évaluations à reconverger. C'est l' aspect qui a créé, après que les devises aient divergé de façon importante, au cours des dernières années. L'or américain était vraiment la devise de choix. On a vu ça se reconvergé depuis les 6 à 8 derniers mois. Mais il y a également le côté fondamental que le marché commence à poser de plus en plus de la question, qui est... En Chine, les choses ne vont pas très bien depuis un bout de temps. On voit un gouvernement qui est de plus en plus supporter pour le secteur corporatif, pour essayer de stimuler la confiance du consommateur, aider la consommation. Donc, le marché est en train de tourner un peu plus positif sur le potentiel d'avoir une stabilisation, peut-être une reprise en Chine qui, selon moi, n'est pas reflétée dans les évaluations du marché. Un peu la même chose en Europe, on a vu ce qui a vraiment été un peu le catalyse de tout ça mais... Pas le seul élément. On a vu l'Allemagne augmenter les dépenses en défense. Le marché parle beaucoup de la défense, mais c'est plus large que ça. C'est l'infrastructure de façon générale. Donc je pense qu'on peut commencer à faire des scénarios où est-ce que, d'un point de départ relativement bas, que ce soit en Chine ou en Europe, on commence à avoir des mesures pour essayer de repartir l'économie, d'apporter une reprise. Et si on était pour voir... Une résolution du conflit en Ukraine, si on était pour voir la confiance du consommateur en Chine qui s'améliore. Je pense qu'il y a le potentiel de mettre une image de ces marchés-là relativement positive au cours des prochaines années, qui est un peu mieux appréciée, mais je ne pense aucunement le pleinement apprécier aujourd'hui. Et je pense que c'est le genre de discussion que le marché commence à avoir. Réallocation du capital, essayer de se positionner pour une reprise de ces économies-là, qui fait en sorte que les marchés se sont portés relativement bien sur une base relative, même très bien depuis l'an dernier.
Marilyne Bardaji [00:22:20] Donc tu disais que c'est pas juste la défense en Allemagne, mais par exemple les défenses en infrastructures. Est-ce qu'il y a d'autres pays et d'autre secteur où tu pourrais voir des opportunités intéressantes? Puis peux-tu donner des exemples de ces genres d'investissements-là que tu trouves en Europe et que ce soit intéressant?
Patrice Quirion [00:22:36] Si on parle de l'Europe d'abord, je pense que le marché sur l'aspect défense, c'est très très public. On peut dire que tout le monde le sait, donc les titres sont déjà reflétés, je crois la majorité de tout ça. On a vu les grandes compagnies de défense européennes augmenter par des multiples importants. Je pense ou est-ce que c'était moins reflété dans les marchés ou est ce que je cherche des opportunités pour le portefeuille où on a commencé à prendre nos dépositions depuis le début de l'année. C'est plus sur un scénario de reprise plus généralisé de l'économie qui serait selon moi en partie mené par plus de dépenses dans le secteur de la construction, que ce soit infrastructure, côté résidentiel. Donc si on peut trouver des entreprises qui sont liées des fournisseurs de matériaux de construction par exemple, peut-être des compagnies de produits chimiques qui viendraient bénéficier de cela, qui sont très très… domestique en Europe. Parce que de simplement acheter le marché européen à travers un indice, la réalité c'est que le marché est très mondial. Donc si on achète un indice européen, on se retrouve avec des compagnies comme Nestlé, comme Novo Nordeste, comme quoi que ce soit, qui sont vraiment des multinationales qui ont peu à voir avec la performance d'économie européenne. Dans mon cas, c'était ça. J'ai favorisé des compagnie plus secteur matériaux de construction, produits chimiques qu'on ajouté plus récemment.
Marilyne Bardaji [00:24:02] Qui n'exportent pas. Tu as dit qu'il y a des compagnies idéalement qui exportent
Patrice Quirion [00:24:04] qui ont plus d'expositions domestiques européennes, dans ce cas-là, et je continue d'avoir une exposition au secteur bancaire en Europe, surtout dans les banques qui sont moins affectées par les taux d'intérêt qui avaient monté et qui, par conséquent, maintenant les taux de l'intérêts baissent. Donc, ça, c'est un changement important au sein du portefeuille. Initialement, j'avais des positions importantes dans les bandes plus dans les périphéries, que ce soit Irlande, Espagne, par exemple. Et là, on se concentre un peu plus vers Royaume-Uni, France. Vous voyez dans le top 10, comme Barclays, BNP Paribas, qui sont des banques qui pourraient bénéficier d'une reprise économique, une demande des prêts qui revient. Ça fait 12 ans qu'il n'y a pas de croissance de prêts en Europe. Donc, il y a énormément de deal averaging et ces deux banques sont moins sensibles aux taux d'intérêt. Même avec les taux de l'intérêts qui baissent, ça ne devrait pas avoir un impact considérable. Même dans le cas de BNPs, ça pourrait être un impact positif à moyen terme. Donc c'est un peu mon positionnement en Europe. Et si on va en Chine, dans mon cas, encore une fois, c'était pas lâcher l'indice parce qu'il y a une panoplie de secteurs, notamment tout ce qui est lié à l'immobilier ou est-ce que c' est encore difficile, la situation. Il y a beaucoup de surcapacité dans une panoptie d'industrie de construction, un peu l'inverse de ce qu'on trouve en Europe, mais sur le consommateur chinois, je crois qu' il va devenir de plus en plus important à la reprise de l'économie. Qui va être orchestré, selon moi, ça va se déplacer d'il y a 10 ans, bâtir de l'infrastructure, bâtier de l'immobilier, dans les dernières années, bâtir de la capacité manufacturière pour exporter. Je pense qu'on arrive à la fin de ça. L'histoire des 10 prochaines années pour la Chine, c'est de développer la consommation domestique. Donc si on peut avoir des entreprises qui sont des leaders dans ça, dans le portefeuille, vous allez voir dans le top 10, Alibaba, ProSys, qui est vraiment le holding company de Tencent. Il y a d'autres positions aussi qui sont dans le portefeuille sans être dans le top 10 qui sont sur ces thématiques-là. Donc, le message, c'est que je pense que le risk-reward est plus intéressant. On pourrait voir des reprises cycliques de ces économies-là en faisant le stock-picking. On va aller chercher des entreprises où est-ce que ce n'est pas reflété dans les évaluations qui vont être très bien positionnées pour en bénéficier de cette reprise-là et sans être exposé aux grands risques du marché qui, selon moi, un peu d'exagération dans ce qui a bien fonctionné et qui a eu beaucoup de momentum, qui est surtout lié à l'intelligence artificielle, surtout aux États-Unis. Donc je pense que c'est un bon aspect de diversification pour le portefeuille de plusieurs.
Marilyne Bardaji [00:26:32] Tu as parlé des grosses compagnies comme Alibaba, comme Tencent, est-ce que tu penses qu'il y a un autre risque, une compagnie, on n'en parle plus, mais t'sais Deepsea qui ça l'a quand même fait bouger les marchés, est ce qu'y a d'autres risques que des compagnie, novatrices et merges de la Chine comme celles-là?
Patrice Quirion [00:26:44] Il y a énormément d'innovations en Chine. J'y étais il y a quelques mois. On a rencontré une paquette d'entreprises publiques et privées. Il y en a énormément, que ce soit au niveau de voitures électriques, voitures de conduite autonome, tout ce qui est en lien avec les nouvelles énergies, et de plus en plus avec l'intelligence artificielle. Il ne faut pas conclure que la Chine n'est pas dans la partie. Même du côté semi-conducteur, Huawei a fait des progrès. Phénoménal, si on peut dire, même qu'au point qu' aujourd'hui, on voit la nouvelle où est-ce que soudainement l'administration américaine permet à NVDA d'exporter à la Chine à nouveau, que la Chines voulait vraiment avoir il y a six mois. Aujourd'hui la Chaine dit non, on n'a pas le droit, on ne jette pas de semi-conducteurs parce qu'ils le savent, qu'il sont près de leur côté également. Mais ça va faire partie de, quand je parlais, le risque de surcapacité du côté de l'intelligence artificielle, centre de données, semi-conducteur, tout ça. La Chine va avoir un expect considérable parce que jusqu'à présent, beaucoup beaucoup de leur capacité était produite par les compagnies américaines et là ils sont de plus en plus indépendants comme c'est le cas sur de plus en plus d'industrie. Donc si on a la capacité d'aller chercher des joueurs qui pourraient être parmi les entreprises gagnantes de ce côté là qui vont déplacer les compagnes américaines comme ça était le cas dans une panoplie de secteurs, je pense qu'il y a de belles opportunités de ce coté.
Marilyne Bardaji [00:28:10] En 30 secondes, si jamais il y a des conseillers sur l'appel qui sont un peu réticents par rapport à investir dans les marchés internationaux, qu'est-ce que tu as comme mots de sagesse à partager avec eux en termes d'opportunités et de choses que peut-être ils ne voient pas. Mais que toi tu vois. Oui, je pense que ça va réagir.
Patrice Quirion [00:28:25] Je pense que ça va revenir sur… je pense que tout suit des cycles. Il y a des cycles à court terme, il y a de cycles à long terme, et si il y en a un cycle à long-terme, c'est facile de perdre la perspective, et c'é les cycles les plus importants. Je pense qu'au point de vue des gens, on peur parce que depuis dix ans, ça ne va pas bien à l'international. Mais si on se pose la question où est-ce qu'on est en termes de point de départ, qu'est-ce qui peut mieux aller, qu'es-ce que peut moins bien aller, je pense c' est beaucoup plus facile de voir un scénario où est ce que des choses s'améliorent plutôt qu'un scénário où les choses se détarièrent davantage. Au même moment où est-ce que... Ou est-ce que les gens ont plus de confort aux États-Unis, ou est ce que c'est de plus en plus, selon moi, on peut faire des scénarios où les choses se mettent à moins bien aller. On n'a pas parlé du côté fiscal aux États–Unis, on n'as pas parlé de la devise aux États –Unis. C'est des risques supplémentaires que la diversification à l'international pourrait aider à contrebalancer beaucoup tout ça. Je pense que tout le monde va reconnaître que d'être de plus en plus diversifié par géographie, par secteur, par style d'investissement, c' est favorable pour un portefeuille en termes de gestion de risque. Parce que les gens peut-être portent moins attention, c'est que... Ce n'est pas toujours le cas, comme dans les dix dernières années, où diversifier à l'international, diversifier par secteur, par style, va venir réduire les retours. Je pense qu'on est de plus en plus probable d'être dans un scénario où ça pourrait ajouter au rendement, réduire des risques, enlever les risques de devises. Et c'est de garder en tête, beaucoup, beaucoup des portefeuilles des investisseurs canadiens sont soit aux États-Unis, soit au Canada. Et le Canada, on est quand même beaucoup plus exposé aux États Unis qu'au reste du monde. Il y a deux grands pour l'économique, la Chine et les États-Unis. Dans mon opinion, c'est plus facile de voir un scénario de réaccélération en Chine que de voir si on continue d'accélérer à la hausse aux États-unis. C'est un peu les points que j'aimerais laisser. Pensez au portefeuille de vos clients. Quelles sont vos expositions entre les deux? Faites attention aux indices parce que ça ne reflète pas toujours les marchés locaux, surtout dans des indices de grande capitalisation. C'est ce que j'essaie de faire à travers mes fonds, d'aller chercher des expositions qui sont mal-pricés, qui sont très très ciblées dans des portefeuilles concentrées pour prendre avantage de ça.
Marilyne Bardaji [00:30:26] J'en profite pour souligner ton excellente performance, Patrice, ton fonds action mondiale concentré autour de 19% d'allemand depuis le début de l'année, 23% pour ton fond action internationale concentrée, donc félicitations pour l'excellente performance. On est déjà à temps, merci pour la discussion toujours super intéressante. Patrice peut-être trois petites notes que je veux mentionner avant de laisser tout le monde aller. Pour un webinaire francophone, notre prochain sera le 20 août à 10h30 avec Etienne-Jonka Bouchard sur les FNB. Également, un rappel qu'on a notre congrès de Québec le 4 septembre prochain. Si vous ne pouvez pas vous joindre à nous en personne, vous pouvez toujours vous inscrire à la version virtuelle. Et puis, vous pourrez toujours nous joindre sur une base journalière pour un webinaire en anglais. Il y en a deux par semaine qui sont avec une interprétation francophone en direct, donc tous les jours à 11h30. Merci pour votre écoute aujourd'hui et je vous souhaite une excellente journée.