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Jurrien Timmer, directeur en chef, Macroéconomie mondiale chez Fidelity, a présenté son point de vue sur l’évolution du contexte des placements en 2025, mettant en lumière les rendements sectoriels étonnants, la diversification mondiale, le fort momentum des bénéfices, la dynamique des liquidités et les perspectives politiques de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Voici quelques-uns des points à retenir.  
Chefs de file sectoriels inattendus et large participation du marché
L’année 2025 a été marquée par des chefs de file inattendus sur les marchés boursiers. Les sociétés aurifères et les actions sensibles au bitcoin ont dominé au chapitre du rendement, reflétant l’intérêt du marché pour les actifs physiques. Les services collectifs, habituellement comparés aux obligations, ont également enregistré des rendements élevés (certains sont attribuables aux thèmes de l’énergie nucléaire et de l’intelligence artificielle). Parmi les autres titres qui se distinguent, mentionnons les actions mèmes, les sociétés technologiques non rentables, les marques prisées par les consommateurs et les banques européennes.
Malgré la domination des géants technologiques, les « sept magnifiques », M. Timmer a souligné l’émergence d’une participation plus large du marché. Bien que certains sous-secteurs comme les fiducies de placements immobiliers (FPI), l’énergie et les produits pharmaceutiques aient été à la traîne, la diversité des actifs qui surpassent les autres laisse présager une saine dispersion des forces du marché.
Marché haussier mondial et résilience internationale
M. Timmer a souligné la nature mondiale du marché haussier actuel. Les marchés développés et émergents hors États-Unis s’en tirent bien, les actions internationales faisant preuve de vigueur, malgré les gains concentrés dans l’indice S&P 500. Après une nette sous-évaluation, les banques européennes, par exemple, se sont redressées grâce à des rachats stratégiques et à l’amélioration des bilans.
M. Timmer fait remarquer que la liquidité mondiale et l’affaiblissement du dollar ont fait ressortir la valeur sur les marchés internationaux, les sociétés devenant de plus en plus aptes à produire des rendements pour les actionnaires (même sans forte croissance des bénéfices).
Solidité des bénéfices et divergence des marges
La période de déclaration des bénéfices a été solide. Parmi les 150 sociétés qui ont déclaré leurs résultats jusqu’à présent, 85 % ont surpassé les estimations de 8 points de pourcentage en moyenne. Cependant, M. Timmer a souligné une divergence des marges d’exploitation : les sociétés à grande capitalisation constatent une expansion des marges (15 % à 16 %), tandis que celles des sociétés à moyenne et à petite capitalisation stagnent (5 % à 7 %).
Cette dynamique binaire suggère que même si les bénéfices sont généralisés, la vigueur des marges est concentrée dans les grandes sociétés.
Liquidité, appétit pour le risque et signes d’effervescence
M. Timmer a expliqué que les liquidités mondiales abondantes soutiennent les marchés boursiers. Bien que l’indice S&P 500 continue d’atteindre de nouveaux sommets, seulement 5 % de ses actions présentent un fort momentum des prix, ce qui témoigne d’une concentration des titres dominants. Il a noté des signes de formation de bulles dans des groupes thématiques, comme les actions sensibles au bitcoin, les actions mèmes et les actions liées à l’IA, dont certains se négociant à des valorisations extrêmement élevées.
Même s’il ne s’agit pas encore d’une bulle, M. Timmer a souligné que l’appétit pour le risque augmente et que les comparaisons avec les bulles passées (comme à la fin des années 1990) sont de plus en plus pertinentes.
Politique de la Fed et dynamique de l’inflation
Le taux actuel de la Fed est de 4 %, et les deux autres baisses attendues cette année pourraient le porter à 3 %. Bien que l’inflation s’établisse à 3 % (soit au-delà de la cible de 2 %), les marchés ont bien réagi, interprétant ce résultat comme annonciateur de mesures d’assouplissement.
En matière de prévisions d’inflation, M. Timmer a fait remarquer que « 3 est le nouveau 2 ». Il a également discuté de l’hypothèse d’un taux neutre à long terme de 3 % de la Fed, bien que ce taux devrait plutôt se rapprocher de 4 %, pense Timmer, compte tenu des niveaux d’inflation actuels.
Or et bitcoin : actifs physiques en rotation
L’or et le bitcoin continuent de se relayer comme actifs physiques dominants. M. Timmer demeure optimiste à leur égard, les considérant comme des éléments complémentaires d’un portefeuille diversifié. Il fait remarquer que le prix de l’or a peut-être dépassé les paramètres fondamentaux, culminant à environ 4 400 $ avant la correction. Le bitcoin, quant à lui, a gagné du terrain récemment, reflétant la corrélation négative et le comportement rotatif de l’or et du bitcoin.
Conclusion : un marché contrasté, mais riche en occasions
Le marché de 2025 se caractérise par des contrastes, des surprises sectorielles, une ampleur mondiale, des bénéfices solides et un contexte monétaire complexe. Les analyses de M. Timmer portent à croire que si les risques persistent, le contexte actuel est riche en occasions pour ceux et celles qui savent s’adapter et se tenir au courant.
 
                
                
             
                
                
            