Résilience et momentum du marché : analyse de Jurrien Timmer

Résilience et momentum du marché : analyse de Jurrien Timmer

Le 7 juillet, Jurrien Timmer, directeur en chef, Macroéconomie mondiale chez Fidelity, a fait part de ses réflexions sur la résilience des marchés boursiers, soulignant que le momentum demeure un facteur clé dans un contexte macroéconomique complexe, alors que les valorisations sont élevées.

 

Voici quelques-uns des points à retenir.  

La Réserve fédérale et la perspective de politique monétaire

La Réserve fédérale américaine maintient une position légèrement au-dessus de la neutralité, équilibrant les cibles d’inflation et d’emploi. M. Timmer a insisté sur l’importance de l’indépendance de la Fed et mis en garde contre les pressions politiques en faveur de baisses de taux plus marquées. Les comparaisons historiques avec les années 1960 et 1970 laissent présager que des mesures d’assouplissement trop hâtives pourraient comporter des risques. Selon la règle de Taylor, une approche mesurée est actuellement de mise. Les marchés anticipent d’ailleurs une première baisse de taux plus tard dans l’année.

 

Les mesures de relance budgétaire et les répercussions sur les bénéfices

Le projet de loi budgétaire de 5 000 milliards de dollars récemment adopté, appelé la « grande et belle loi », comprend des mesures pouvant encourager les dépenses en immobilisations, en particulier au moyen de règles d’amortissement plus avantageuses. Ce plan pourrait favoriser la productivité et les bénéfices au fil du temps. Cependant, l’incidence potentielle des tarifs douaniers et de la hausse des taux de rendement demeure une considération.

 

Les bénéfices et les valorisations

La croissance des bénéfices a diminué par rapport aux sommets précédents, mais elle demeure positive. Les bénéfices du deuxième trimestre devraient croître de 2,8 % sur douze mois. Les valorisations, mesurées par les ratios C/B prévisionnels, se sont redressées à des niveaux plus élevés. Cela soulève des questions sur les prix, mais peut également refléter l’optimisme entourant le potentiel de bénéfices futurs influencé par les conditions financières actuelles et la faiblesse du dollar américain.

 

L’élargissement du marché et la participation sectorielle

La participation au marché s’est légèrement élargie. Environ 57 % des actions se négocient au-dessus de leur moyenne mobile sur 200 jours. Bien que les sociétés technologiques à grande capitalisation continuent de dominer, les secteurs qui bénéficient des thèmes comme la politique budgétaire et le développement industriel, notamment les produits financiers et l’industrie, ont également fait preuve de vigueur.

 

Le portefeuille 60/40 et son évolution

Le portefeuille 60/40 traditionnel demeure un cadre pertinent, bien que sa composition soit appelée à changer. Du côté des actions (les 60 %), M. Timmer note un intérêt grandissant pour les actions mondiales en raison des occasions de rendement qu’elles offrent. La composante obligataire (les 40 %) subit des pressions découlant de la hausse des taux, ce qui incite à envisager des placements différents comme l’or, le bitcoin et les liquidités.

 

Les considérations mondiales et les devises

Les investisseurs internationaux réévaluent leur exposition aux États-Unis, en particulier dans les titres à revenu fixe, en raison des défis liés à la couverture de change et des taux de rendement plus concurrentiels à l’étranger. Le rôle du dollar américain en tant que monnaie de réserve demeure central, bien que sa trajectoire à long terme soit surveillée de près. Les discussions sur la démondialisation et les échanges commerciaux avec la Chine laissent entrevoir un découplage économique graduel et complexe.

 

En conclusion

La webémission a mis en évidence un contexte de marché façonné par le momentum, les changements de politique et l’évolution des dynamiques mondiales. Bien que les risques persistent, l’accent a été mis sur l’importance de continuer à s’informer et de s’adapter à mesure que les conditions évoluent.