
Dynamique commerciale et budgétaire : analyse de Jurrien Timmer
Le 28 juillet, Jurrien Timmer, directeur en chef, Macroéconomie mondiale chez Fidelity, a fait part de ses réflexions sur l’évolution des accords commerciaux et des politiques budgétaires.
Voici quelques-uns des points à retenir.
Accords commerciaux : potentiel de dénouement positif
Les accords commerciaux, comme la récente entente conclue par l’Union européenne, atténuent les craintes d’éventuelles guerres commerciales. Si, au départ, les tarifs douaniers suscitaient de l’inquiétude, les craintes entourant les mesures punitives diminuent à mesure que les accords sont signés. Cette stabilité engendre des bénéfices aux États-Unis, tandis que les mesures budgétaires comme la « grande et belle loi » stimulent les dépenses en immobilisations et l’expansion économique. Les investisseurs peuvent donc se concentrer sur la croissance à long terme plutôt que de se préoccuper des perturbations à court terme.
Expansion budgétaire et croissance économique
L’expansion budgétaire est de plus en plus considérée comme une stratégie de gestion de la dette. Les décideurs politiques, en particulier à Washington, sont confrontés à la réalité du déficit budgétaire à l’échelle mondiale, qui est alimenté par le vieillissement de la population et les programmes sociaux. Leur stratégie consiste à stimuler la croissance au moyen de mesures budgétaires en s’inspirant de la prospérité qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Les progrès technologiques, comme l’intelligence artificielle, ont le potentiel d’accroître la productivité, ce qui pourrait avoir une incidence positive sur les taux de croissance du produit intérieur brut, mais la dette doit tout de même demeurer gérable. Ce virage positionne les politiques budgétaires comme des moteurs clés de l’élan économique.
Stratégies des banques centrales et incidence sur le marché
Les banques centrales, notamment la Réserve fédérale américaine (la Fed), jouent un rôle essentiel dans l’équilibre entre le contrôle de l’inflation et la stimulation de l’économie. Bien que des baisses de taux immédiates semblent peu probables, les politiques monétaires futures pourraient changer si les dirigeants de la Fed sont remplacés. Le contrôle de la courbe de rendement, une méthode utilisée depuis longtemps par le Japon et les États-Unis, aide à gérer les niveaux d’endettement dans un contexte de domination budgétaire. En manipulant les taux d’intérêt pour maintenir les taux à long terme bas, les emprunts demeurent abordables malgré la hausse de la dette. Ces stratégies mettent en évidence l’interdépendance des politiques budgétaires et monétaires, ce qui souligne le rôle des banques centrales dans le maintien de la stabilité économique.
Actions mondiales et occasions de placement
Les actions des États-Unis affichent un élan vigoureux, ce qui pourrait avoir une incidence sur les marchés internationaux. Cette perspective optimiste est soutenue par une grande liquidité et un regain de confiance des investisseurs, ce qui stimule les placements dans toutes les catégories d’actifs. Les actifs réels comme l’or et le bitcoin bénéficient des grandes tendances économiques, tirant parti de l’inflation monétaire et des changements dans la dynamique des monnaies de réserve. Alors que des relances budgétaires sont adoptées à l’échelle mondiale, les mouvements de capitaux vers d’autres régions présentent des perspectives attrayantes pour les actions internationales. Ce climat laisse présager la possibilité d’une croissance sur les marchés boursiers mondiaux.
Conclusion
Les accords commerciaux, les politiques budgétaires et les stratégies des banques centrales convergent pour façonner un contexte financier dynamique. L’apaisement des tensions commerciales, combiné aux efforts d’expansion budgétaire, offre des perspectives de croissance économique. Les banques centrales jouent un rôle essentiel pour composer avec les pressions inflationnistes et gérer les taux d’intérêt.