Au-delà de la clôture blanche : l’accession à la propriété demeure-t-elle l’objectif?

Au-delà de la clôture blanche : l’accession à la propriété demeure-t-elle l’objectif?

Pendant des générations, l’achat d’une propriété a été un objectif de vie, car il était synonyme de stabilité financière, de réussite personnelle et de confort. Aujourd’hui, dans un contexte économique en pleine transformation, beaucoup se demandent si ce rite de passage est toujours pertinent. La hausse du prix des propriétés, les changements dans l’organisation du travail et l’évolution des priorités de vie suscitent une remise en question de l’accession à la propriété comme objectif financier ultime. Cet article examine si l’achat d’une propriété demeure un placement judicieux ou si d’autres voies pourraient mieux servir votre avenir financier. 

1. L’évolution des aspects économiques de l’accession à la propriété

Acheter ou louer : l’équation financière est devenue de plus en plus complexe au cours des dernières années. Dans de nombreux quartiers, le prix des propriétés a augmenté plus vite que les salaires, rendant l’accès à la propriété plus difficile pour les premiers acheteurs. L’idée reçue selon laquelle les paiements hypothécaires permettent de se constituer un patrimoine tandis que les paiements d’un loyer sont une perte d’argent est une vision trop simpliste d’une décision financière à multiples facettes qui dépend de nombreux facteurs personnels. L’impôt foncier, les frais d’entretien et l’assurance représentent d’importantes dépenses courantes auxquelles les locataires ne sont pas directement exposés. Le coût de renonciation associé à la concentration du capital dans un seul actif relativement peu liquide peut limiter l’accès à d’autres occasions de placement susceptibles de générer des rendements plus élevés. Des études récentes indiquent que dans de nombreux secteurs à coût élevé, louer et investir la différence peut permettre de générer un patrimoine plus élevé au fil du temps plutôt que l’achat d’une propriété. 

2. De la souplesse dans un monde incertain

La pandémie a bouleversé notre façon de concevoir où nous vivons et travaillons. Le télétravail a libéré de nombreux professionnels des contraintes géographiques, leur permettant de choisir où vivre en fonction de leur mode de vie plutôt que de la proximité avec un bureau. Les jeunes professionnels apprécient de plus en plus la flexibilité de pouvoir déménager pour des occasions de carrière sans la contrainte d’être rattachés au fait d’être propriétaire. L’engagement financier que représente un prêt hypothécaire peut limiter la flexibilité de carrière à un moment où passer d’un emploi à l’autre mène souvent une augmentation de salaire. Les besoins en logement changent au fil des étapes de la vie, et la location facilite les transitions à mesure que la situation familiale évolue. Le fardeau psychologique d’avoir un attachement à un endroit précis est devenu une considération importante pour les personnes qui privilégient les expériences et la mobilité plutôt que la stabilité traditionnelle. 

3. Les coûts cachés liés à la propriété

Le coût réel de la propriété va bien au-delà des paiements hypothécaires indiqués dans les fiches descriptives des propriétés à vendre. Les frais d’entretien représentent habituellement en moyenne 1 % à 4 % de la valeur d’une maison annuellement, une somme importante que de nombreux acheteurs potentiels sous-estiment. L’impôt foncier, l’assurance habitation et, parfois, les frais de copropriété génèrent des coûts récurrents qui augmentent habituellement au fil du temps, que votre paiement hypothécaire demeure fixe ou non. Les réparations importantes comme le remplacement du toit, les systèmes de chauffage, de ventilation et de conditionnement d’air ou les problèmes de fondation peuvent nécessiter des fonds d’urgence élevés que de nombreux propriétaires ne prévoient pas adéquatement. Le temps consacré à la maintenance et à la gestion constitue souvent un coût de renonciation souvent négligé ne figurant pas dans les calculs financiers. Des changements inattendus dans les quartiers, des replis du marché ou des facteurs environnementaux peuvent avoir une incidence négative sur la valeur des biens, malgré vos meilleurs efforts d’entretien. 

4. Les autres voies vers la sécurité financière

La stratégie de base pour la constitution d’un patrimoine ne passe plus nécessairement par l’accession à la propriété comme auparavant. Les portefeuilles de placement diversifiés, y compris les actions, les obligations et les actifs non traditionnels, peuvent procurer un potentiel de croissance sans concentrer le risque sur un seul bien. Les comptes de retraite offrent des avantages fiscaux que l’immobilier n’offre habituellement pas, ce qui peut accélérer l’accumulation de richesse pour les investisseurs disciplinés. L’arbitrage géographique, qui consiste à vivre dans une région à faible coût tout en tirant un revenu d’un marché à plus forte rémunération, est devenu de plus en plus possible grâce au télétravail. Les propriétés de placement ou les fiducies de placements immobiliers permettent de participer aux marchés de l’immobilier sans l’engagement d’une résidence principale. La souplesse d’ajuster les stratégies de placement en fonction de l’évolution de la conjoncture économique représente un avantage significatif par rapport à la nature relativement fixe de la propriété. 

5. La valeur psychologique de la propriété   

Au-delà des considérations financières, les aspects émotionnels de l’accession à la propriété demeurent des sources de motivation déterminantes pour de nombreux acheteurs. Le sentiment de stabilité et d’ancrage associé à la propriété continue d’avoir une valeur psychologique importante toutes générations confondues. Le fait de pouvoir personnaliser son chez-soi, de la couleur des murs aux rénovations majeures, procure une satisfaction que la location peut rarement offrir. Devenir propriétaire favorise souvent un lien plus fort avec la collectivité, car les résidents s’investissent dans la vie de quartier et s’intéressent aux enjeux locaux. La fierté d’être propriétaire et son sentiment d’accomplissement ne figurent pas dans les feuilles de calcul, mais constituent un bénéfice réel. Pour de nombreuses familles, la tranquillité d’esprit que représente le fait d’avoir une propriété permanente l’emporte sur les inconvénients financiers potentiels dans le processus de prise de décision.

Définir sa propre trajectoire

En fin de compte, la question de l’accession à la propriété consiste à harmoniser votre choix résidentiel avec votre situation financière, vos préférences en matière de mode de vie et vos objectifs à long terme. Il n’y a pas de bonne réponse universelle, ce qui fonctionne pour vos parents ou vos amis pourrait ne pas être optimal dans votre situation. L’analyse minutieuse de votre trajectoire de carrière, de la flexibilité souhaitée et des autres options de placement constitue une base plus solide pour la prise de décisions que le simple fait de suivre les conseils traditionnels. Envisagez d’exécuter plusieurs scénarios financiers avec des hypothèses réalistes en intégrant tous les coûts avant de prendre une décision. N’oubliez pas que la location n’est pas une perte d’argent si cela vous permet de faire des choix de vie et de saisir des occasions de placement qui servent mieux votre santé financière globale. Les stratégies financières les plus efficaces sont celles qui correspondent à vos valeurs personnelles plutôt qu’aux attentes de la société quant à ce qui constitue le succès financier. 

 

Cet article a paru initialement dans The Free Financial Advisor et a été diffusé par The Free Financial Advisor et Newstex. Il a été autorisé légalement sous licence par le réseau d’éditeurs Industry Dive. Pour toute question sur les droits de reproduction, veuillez écrire à legal@industrydive.com.