Comment se préparer à une récession : planifier pour survivre et prospérer

Rédigé par : Tom Drake

Source : MapleMoney

Si vous avez écouté les nouvelles cette année, vous avez sans doute entendu parler d’un ralentissement économique et d’une possible récession. Mais qu’est-ce qu’une récession, au juste? Et si c’est aussi grave que le prétendent les présentateurs, les analystes et les experts, comment s’y préparer?

Qu’est-ce qu’une récession?

Une récession est un ralentissement économique important et prolongé. Bien qu’il existe différentes façons de déterminer si une économie est entrée en récession, ce ralentissement est généralement défini comme une période où la croissance économique (mesurée par le PIB) s’arrête ou décline pendant six mois consécutifs ou deux trimestres de suite.

Le « PIB » est le produit intérieur brut, c’est-à-dire la valeur totale des biens et services finaux produits dans un pays au cours d’une période donnée (trimestrielle ou annuelle).

Qu’est-ce qui cause une récession?

De façon générale, une récession ne découle pas d’un seul événement, mais d’une série d’événements négatifs qui entraînent un repli prolongé du PIB. Entre autres, les facteurs suivants peuvent mener à une récession : 

  • une crise financière (p. ex., la crise hypothécaire de 2008 ou un effondrement du marché boursier);
  • de soudaines perturbations dans l’offre et la demande de marchandises;
  • une baisse de la confiance des consommateurs en raison d’un événement négatif important (guerre, pandémie);
  • une forte hausse des taux d’intérêt;
  • une guerre commerciale mondiale. 

Y aura-t-il une récession cette année?

Même si les opinions varient quant au moment et à l’ampleur d’une possible récession, de nombreux économistes et analystes bancaires s’entendent sur l’idée que le Canada (de même que les États-Unis) pourrait entrer en récession au deuxième semestre de 2023. À l’heure actuelle, personne ne peut dire combien de temps durerait une récession ni à quel point elle serait prononcée. Cela dit, tous les adultes du Canada devraient tenir compte de cette éventualité et prendre les mesures adéquates pour protéger leurs finances au cas où le pays plongerait en récession.

Conseils pour se préparer à une récession

Il y a beaucoup de choses dans la vie qui échappent à notre contrôle, notamment l’économie. Et même si, à mon avis, personne ne devrait vivre dans la crainte d’une récession, il est toujours utile de se préparer. Comment une personne ou une famille peut-elle se préparer à un ralentissement de l’économie? Voici cinq mesures que je vous recommande. 

1. Examinez votre situation financière

Avant d’apporter des changements à vos finances, vous devez connaître votre situation financière. Prenez le temps d’examiner l’état actuel de vos finances. Vérifiez le montant de votre épargne à court terme et votre niveau d’endettement, en particulier les soldes de cartes de crédit et les autres dettes à taux d’intérêt élevé.

Demandez-vous combien de temps vous pourriez subsister si vous deviez subir une perte de revenu. À quelles ressources auriez-vous accès? À l’heure actuelle, vos dépenses discrétionnaires sont-elles excessives, par exemple en restaurants, en divertissements et en magasinage? Ces achats vous empêchent-ils de mettre de l’argent de côté?

Essayez de créer un budget pour déterminer si vos flux de trésorerie sont positifs ou négatifs. Vous reste-t-il de l’argent à la fin du mois, ou avez-vous du mal à boucler votre budget? Mieux vous comprenez votre situation, plus il sera facile d’apporter les changements nécessaires. 

2. Renflouez votre fonds d’urgence

Si vous n’avez pas d’argent de côté dans un fonds d’urgence, cela signifie que vous n’êtes pas bien préparé pour faire face aux dépenses imprévues. Les urgences peuvent impliquer des dépenses mineures, par exemple une réparation de voiture, aussi bien que des événements importants tels qu’une perte d’emploi.

Si vous ne disposez pas d’une épargne d’urgence pour couvrir ces dépenses, votre seule solution est de vous endetter, souvent à l’aide d’une carte de crédit à taux d’intérêt élevé ou en empruntant de l’argent à un ami ou à un membre de votre famille. Autrement dit, sans fonds d’urgence, vous êtes financièrement vulnérable.

Il n’y a pas de bon ou de mauvais montant à épargner dans un fonds d’urgence. Dans l’idéal, il faudrait être en mesure de couvrir une perte totale de revenu de plusieurs mois.

Si vous perdez votre emploi pendant une récession, il est possible que vous ne trouviez pas immédiatement un emploi qui vous convienne. Vous devrez peut-être attendre plusieurs mois, voire plus, selon le marché de l’emploi.

Si vous n’avez pas de fonds d’urgence, commencez par un objectif d’épargne de 1 000 $. Si vous avez déjà de l’argent de côté, mais que le montant vous semble insuffisant, efforcez-vous de renflouer votre épargne autant que possible au cours des prochains mois.

Remarque : Votre fonds d’urgence doit être détenu dans des comptes d’épargne à faible risque et rapidement accessibles. Ne vous servez pas de cet argent pour investir à long terme sur le marché boursier, et évitez de l’immobiliser dans des comptes que vous ne pourrez pas utiliser lorsque vous en avez besoin. Votre meilleure solution est de conserver votre fonds d’urgence dans un compte d’épargne à intérêt élevé. 

3. Rembourser votre dette à intérêt élevé

Si vous avez un solde de carte de crédit, faites l’effort de le rembourser avant qu’une récession ne survienne. Certains conseillers en finances personnelles recommandent de rembourser les dettes avant de constituer un fonds d’urgence, mais je pense que vous devriez faire les deux choses en même temps. La seule façon de sortir du cercle vicieux de la carte de crédit est d’avoir suffisamment d’argent comptant pour couvrir les dépenses imprévues plutôt que de recourir au crédit.

Si vous devez de l’argent sur plusieurs cartes de crédit, vous pouvez rembourser tout d’abord le solde dont les intérêts sont les plus élevés ou commencer par rembourser le solde le plus faible avant de passer au solde suivant, et ainsi de suite, par ordre d’importance.

La première méthode, connue sous le nom d’avalanche, vous fera économiser plus d’argent à long terme. La deuxième méthode, appelée boule de neige, permet de réaliser des gains plus rapides qui vous motiveront à continuer. 

4. Réduire vos dépenses discrétionnaires (au besoin)

Parmi les éléments déclencheurs d’une récession, la baisse des dépenses de consommation est l’un des facteurs les plus importants. Préoccupés par leur situation financière, les consommateurs cessent de dépenser dans des choses non essentielles. Cette situation nuit aux bénéfices des sociétés et entraîne des mises à pied et une montée du chômage. C’est comme un effet domino.

Mais en tant que particulier, votre mission n’est pas de dépenser de l’argent juste pour que l’économie continue de fonctionner. Vous devez d’abord penser à vous-même (et à votre famille). Si les dépenses non essentielles vous empêchent de rembourser votre dette de carte de crédit ou de constituer un fonds d’urgence adéquat, ce n’est sans doute pas le moment de financer cette nouvelle voiture ou ce bateau de pêche.

Pour vous préparer à une récession, reportez ce type d’acquisition jusqu’à ce que vous soyez dans une meilleure situation financière ou qu’il y ait moins d’incertitude économique. 

5. Évaluez votre situation d’emploi et vos perspectives de carrière

Personne ne veut penser que son travail risque de disparaître. Malheureusement, l’un des effets d’une récession est que plus de personnes perdent leur emploi et que les entreprises réduisent les embauches.

Examinez votre situation professionnelle actuelle. Estimez-vous que votre travail est sûr? Certains emplois sont plus à l’abri des récessions que d’autres. Sinon, que pouvez-vous faire pour renforcer votre situation professionnelle? Par exemple, vous pourriez vous engager dans une activité parallèle pour générer un revenu supplémentaire.

Si la sécurité de votre emploi vous préoccupe, c’est le moment de mettre à jour votre curriculum vitae, de peaufiner votre profil LinkedIn et de vous concentrer sur le réseautage avec des personnes de votre entreprise ou de votre secteur.

Je ne dis pas qu’il faut céder à la panique, mais ne restez pas inactif non plus.  

Dernières réflexions

Certes, il serait merveilleux que le Canada et les États-Unis échappent à une récession au cours des prochains mois. Cela dit, il me semble sage d’anticiper le pire scénario. Si vous suivez les étapes décrites ci-dessus et que la récession ne se produit pas, votre situation financière se sera au moins améliorée, et c’est une bonne chose.

 

Cet article a été rédigé par Tom Drake de MapleMoney et sa publication a été autorisée légalement sous licence par Content Marketplace d’Industry Dive. Pour toute question sur les droits de reproduction, veuillez écrire à legal@industrydive.com.