Ce que l’histoire révèle sur les marchés selon Denise Chisholm – 23 octobre 2025

Ce que l’histoire révèle sur les marchés selon Denise Chisholm – 23 octobre 2025

Denise Chisholm, directrice en chef, Stratégie de marché quantitative de Fidelity, a expliqué les facteurs nuancés qui influencent les rendements des marchés au-delà des paramètres de valorisation traditionnels, en soulignant l’importance des fins de crise, de la croissance des bénéfices, de la rotation sectorielle et des profils d’endettement dans la prise de décisions de placement.

Voici quelques-uns des points à retenir.

Les limites du ratio CAPE pour prédire les rendements

Mme Chisholm remet en question l’idée selon laquelle le ratio cours/bénéfice corrigé des variations cycliques (CAPE) peut à lui seul prédire de façon fiable les rendements du marché. Bien que le ratio CAPE soit un outil populaire pour prévoir les rendements à long terme en lissant les bénéfices sur une décennie, son pouvoir prédictif diminue considérablement lorsque les périodes de crise sont exclues. Les données historiques montrent que les marchés qui commencent à des valorisations élevées, mais qui évitent les périodes de crise, ont tendance à mieux préserver les rendements. Par conséquent, le ratio CAPE devrait être considéré comme une composante dans un cadre analytique plus large plutôt qu’un indicateur autonome.

 

Fins de crise : divers facteurs contribuent au rendement à long terme

La nature des fins de cycle de marché, en particulier lorsqu’elles coïncident avec des crises économiques majeures, peut avoir une influence significative sur les rendements à long terme. Des événements comme la Seconde Guerre mondiale, les récessions inflationnistes des années 1970 et 1980 et la crise financière de 2008 ont influencé les trajectoires des marchés. La fin d’un cycle en période de crise peut réduire les rendements annualisés d’environ 10 points de pourcentage sur dix ans. Cela souligne la nécessité d’intégrer des évaluations des risques macroéconomiques et de surveiller les indicateurs qui signalent des résolutions ou des escalades potentielles de crise.

 

Croissance des bénéfices : le moteur principal des rendements du marché

La croissance des bénéfices est considérée comme le moteur fondamental des rendements du marché, l’emportant souvent sur les paramètres de valorisation. Les marchés peuvent sembler chers si les bénéfices sont surestimés, mais une croissance soutenue des bénéfices peut justifier des valorisations plus élevées et favoriser des rendements positifs. Par exemple, les actions des États-Unis ont affiché une accélération de la croissance des bénéfices, ce qui explique leur résilience malgré des ratios de valorisation élevés. Dans certains cas, une croissance plus lente des bénéfices sur les marchés internationaux peut contribuer à une baisse des valorisations. Les décisions de placement devraient reposer sur un juste équilibre entre les valorisations et les perspectives de bénéfices pour tirer parti du véritable potentiel du marché.

 

Rotation sectorielle et dynamique des actions mondiales

Les récentes tendances du marché révèlent un passage vers les actions internationales, en raison de l’évolution de la dynamique des bénéfices et des écarts de valorisation. Aux États-Unis, le momentum des bénéfices est avantageux, tandis que certaines régions à l’international, en particulier en Europe, connaissent une décélération de la croissance des bénéfices et pourraient donc être des pièges de valeur. Cependant, les données positives émergentes sur les dépenses et les bénéfices en Europe laissent entrevoir des occasions de diversification.

 

Profils d’endettement et contexte politique : évaluation des risques de marché

Les différents niveaux d’endettement des secteurs publics, privés, financiers, ainsi que des ménages complexifient l’analyse du marché. Par le passé, les ratios de service de la dette des consommateurs sont demeurés favorables, contrairement à l’augmentation constante de la dette publique depuis les années 1930. Fait à noter, des niveaux d’endettement plus élevés ne prédisent pas systématiquement des rendements plus faibles des actions, ce qui laisse présager que les risques de crédit sont généralement spécifiques plutôt que systémiques. Les conditions du marché sont également façonnées par les politiques monétaires et budgétaires, les mesures de relance étant généralement mises en œuvre pour soutenir une reprise plutôt qu’à titre préventif.

 

Conclusion : comprendre les nuances offre un avantage stratégique

Les analyses de Mme Chisholm soulignent que réussir sur les marchés exige de comprendre la complexité des valorisations, de la croissance des bénéfices, des répercussions des crises et de la dynamique des politiques. Se fier uniquement à des paramètres comme le ratio CAPE peut être trompeur si l’on ne tient pas compte du contexte économique plus large et des différentes phases du cycle de marché.