Analyse de Denise Chisholm sur les droits de douane et les fluctuations du marché – 6 novembre 2025
Denise Chisholm, directrice en chef, Stratégie de marché quantitative chez Fidelity, nous a livré ses réflexions sur la façon de composer avec l’incertitude tarifaire, les tendances en matière de dépenses en immobilisations, la vigueur du secteur des technologies, les corrections du marché et l’évolution des secteurs, soulignant la façon dont ces facteurs façonnent les stratégies de placement dans le contexte dynamique actuel du marché.
Voici quelques-uns des points à retenir.
Incertitude liée aux droits de douane : planifier dans un contexte de changements de politique
Mme Chisholm a d’ailleurs indiqué que l’affaire des droits de douane est actuellement devant la Cour suprême pour déterminer si ces mesures sont légales. Bien que le résultat demeure incertain, les précédents historiques laissent présager que les tarifs ne seront pas tous maintenus. Certains pourraient être modifiés ou partiellement remboursés, mais un retrait complet est peu probable.
Mme Chisholm a fait remarquer que l’administration a d’autres moyens de mettre en œuvre des droits de douane, notamment l’article 282 relatif à la sécurité nationale. Pour les entreprises, cette approche donnerait lieu à un contexte tarifaire plus structuré et potentiellement plus prévisible qui pourrait contribuer à réduire l’incertitude et soutenir les décisions d’investissement.
Dépenses en immobilisations : un cycle différent de l’ère de la bulle Internet
Le cycle actuel des dépenses en immobilisations est nettement différent de celui de la fin des années 1990. Mme Chisholm a souligné que même si les dépenses en immobilisations augmentent, en particulier dans des domaines comme l’infrastructure d’IA et les centres de données, elles demeurent inférieures aux niveaux des flux de trésorerie disponibles. Cette situation tranche avec l’époque de la bulle Internet, où les sociétés dépensaient bien au-dessus de leurs moyens.
D’un point de vue plus large, la croissance des dépenses en immobilisations par rapport aux ventes est historiquement corrélée à la croissance future du produit intérieur brut et des bénéfices. Les tendances en matière d’investissement peuvent influencer l’expansion économique à long terme, mais il est important de tenir compte du fait que les résultats peuvent varier selon le secteur et l’entreprise.
Secteur des technologies de l’information : équilibre entre placement et rentabilité
Contrairement à l’ère de la bulle Internet, où la rentabilité du secteur des technologies de l’information avait chuté avant la crise, les sociétés technologiques affichent aujourd’hui des marges d’exploitation qui augmentent de pair avec les investissements. Mme Chisholm souligne que les bénéfices médians du secteur ont grimpé, soutenus par une forte demande et une répartition prudente du capital.
Bien que les rendements futurs des investissements dans les infrastructures, comme les centres de données, soient encore incertains, le fait que les sociétés ont la capacité financière d’investir sans trop s’endetter est un facteur de différenciation majeur. Le secteur pourrait donc devenir une source de croissance durable, pourvu que l’on conserve une approche sélective et diversifiée.
Corrections du marché : la volatilité fait partie du jeu
Mme Chisholm a rappelé que des corrections de l’ordre de 5 % à 15 % surviennent pratiquement chaque année et qu’elles sont souvent suivies de rendements positifs. Plutôt que de considérer la volatilité comme un signal d’alerte, elle a suggéré de l’envisager comme une source d’occasions, surtout lorsque les bénéfices continuent de croître.
Mme Chisholm a également fait remarquer que les corrections ont tendance à être moins durables lorsqu’elles sont soutenues par de solides paramètres fondamentaux. Après plusieurs années de contraction, les bénéfices médians sont à un point d’inflexion qui pourrait laisser présager une phase de résilience accrue pour l’ensemble du marché.
Évolution sectorielle : rester flexible dans un contexte mouvant
L’intégration de la technologie dans d’autres secteurs, comme les services de communication et la finance, redéfinit les limites traditionnelles. Mme Chisholm recommande de faire preuve de souplesse et d’envisager à la fois une gestion active et une exposition sectorielle ciblée pour s’adapter à ces changements.
Elle a insisté sur l’importance des données historiques dans l’évaluation de la dynamique sectorielle, soulignant que les divergences au sein des secteurs peuvent signaler des changements dans les paramètres fondamentaux. Par exemple, les produits de première nécessité, autrefois considérés comme axés sur la croissance dans les années 1980, reflètent désormais des caractéristiques différentes dans le cycle actuel.
En conclusion
L’analyse de Mme Chisholm suggère que le contexte actuel, marqué par l’incertitude liée aux droits de douane, la croissance durable des dépenses en immobilisations et l’évolution des secteurs, nécessite des stratégies réfléchies et diversifiées. Il peut être avantageux de se concentrer sur les sociétés qui enregistrent une forte croissance des bénéfices et qui ont la capacité d’investir dans l’innovation future.
Bien qu’aucun cycle ne soit sans risque, les données indiquent un contexte de placement fondé sur des paramètres fondamentaux. En s’informant, en adoptant une approche flexible et en saisissant les nuances de la dynamique sectorielle, on peut mieux se positionner pour réussir à long terme.