S’abstenir de rivaliser avec les voisins et repenser votre plan financier

Bien avant l’apparition des influenceurs et de la téléréalité, les gens rivalisaient avec leurs voisins. Contrairement au mode de vie surréaliste des gens que nous voyons à la télévision et en ligne aujourd’hui, dans la vie réelle, nous ressentons une certaine pression, car nous cherchons à égaler – ou à surpasser – la richesse de nos voisins.

Nous n’accomplissons pas grand-chose en comparant notre mode de vie à celui des autres, car la situation de chacun est unique, mais il peut s’avérer utile d’établir un point de repère pour suivre ses progrès et ses objectifs financiers. Savoir où vous en êtes dans votre parcours peut vous rassurer sur le fait que vous vous en sortez mieux que vous ne le pensiez. Et si vous prenez du retard, vous pouvez élaborer un plan pour vous remettre sur la bonne voie.

Plutôt que de comparer votre situation à celle de vos voisins, vous aurez une meilleure idée de votre situation en examinant vos données financières et vous serez en mesure de déterminer les améliorations que vous pouvez apporter.

Limitez vos frais d’emprunt

Personne n’aime devoir de l’argent à la banque, mais avoir des dettes, que ce soit pour un prêt hypothécaire, une voiture ou des études, est tout à fait normal. La situation devient inquiétante lorsque vos dettes dépassent vos revenus ou si vous épuisez inutilement votre épargne en conservant un solde sur votre carte de crédit à taux d’intérêt élevé.

La population canadienne connaît bien l’endettement, car le Canada a l’un des ratios dette-revenu les plus élevés parmi les pays du G7. En 2023, l’endettement des ménages a dépassé 2,3 billions de dollars – autrement dit, 2 300 milliards – soit une augmentation de près de 100 milliards de dollars, ou de 4,2 %, par rapport à 20221.Cela semble effrayant, mais de nombreuses familles continuent de trouver des moyens de gérer leurs dettes sans sacrifier ce qui leur tient à cœur. Pourtant, personne ne s’opposerait à l’idée de disposer d’une plus grande marge de manœuvre en remboursant ses dettes.

Les prêts hypothécaires, l’une des principales causes de cette augmentation, n’ont cessé de gonfler pour couvrir le coût élevé des maisons et les frais d’intérêts croissants. Il est parfois difficile de s’imaginer un chiffre aussi important, mais en voici un que tout le monde peut comprendre : au milieu de 2023, Equifax a indiqué que le prêt hypothécaire moyen d’un ménage s’élevait à environ 350 000 $, soit une augmentation de 7,4 % en un an. Le solde moyen des cartes de crédit des consommateurs canadiens a augmenté encore plus rapidement, en termes de pourcentage, soit de plus de 16 %, pour s’établir à 4 119 $, par rapport à 3 727 $ au milieu de 20221. Même si le montant des dettes contractées par cartes de crédit n’est pas le plus élevé parmi les sources d’endettement au Canada, les taux d’intérêt élevés peuvent en faire les plus difficiles à rembourser.

Comment remédier à cette situation?

Pour commencer, essayez d’éliminer vos dettes, ou du moins vos mauvaises dettes, celles qui ne procurent aucun rendement (comme un prêt hypothécaire ou un prêt étudiant). Si vous maintenez un solde sur une carte de crédit, trouvez une solution pour le rembourser. Si vous disposez d’une marge de crédit ou d’une marge de crédit hypothécaire, envisagez d’utiliser ces fonds pour rembourser votre carte de crédit. Vous aurez toujours des dettes, mais le taux d’intérêt plus faible vous permettra de les rembourser plus rapidement.

Par ailleurs, vous pouvez aussi chercher des moyens d’augmenter votre revenu. Vous n’avez pas eu d’augmentation salariale depuis un certain temps? Faites-en la demande ou cherchez un emploi mieux rémunéré. Faites appel à votre créativité et consacrez cette énergie à un deuxième emploi ou vendez les choses que vous n’utilisez plus.

Au lieu de vous préoccuper de ce que les autres gagnent (ou dépensent), concentrez-vous sur ce qui est important pour vous. Cela vous aidera à vivre selon vos moyens et à porter votre attention sur ce qui vous tient le plus à cœur.

Surveillez votre épargne

Le dernier voyage de votre voisin peut parfois susciter la jalousie, mais vous ne ressentiriez peut-être pas la même chose en consultant son compte bancaire. Au Canada, un grand nombre de personnes n’épargnent pas autant que par le passé. Selon Trading Economics, au troisième trimestre de 2023, le taux d’épargne national s’élevait à 5,1 %. Bien que ce taux se situe dans la fourchette des 20 dernières années, il est bien inférieur au taux d’épargne de 10 à 15 % qui a persisté de la fin des années 1970 jusqu’au début des années 19902.

Comment remédier à cette situation?

Le coût de la vie ayant augmenté plus rapidement que les revenus au cours des dernières années, il a été difficile d’épargner. Il est donc important de vous assurer que l’argent que vous mettez de côté fructifie. Privilégiez les comptes fiscalement avantageux, comme le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) et le compte d’épargne libre d’impôt (CELI), et conservez vos placements, même en période de volatilité des marchés. Plus vous conservez vos placements, plus votre argent et les intérêts composés fructifient. (Pour en savoir plus sur les intérêts composés souvent appelés la huitième merveille du monde, consultez la calculatrice de croissance de Fidelity.)

Le maintien des placements, même pendant les périodes difficiles, pourrait également jouer en votre faveur, car il est difficile de prédire l’évolution marché. En périodes difficiles, si vous vendez vos placements au lieu de les conserver, vous risquez de perdre beaucoup d’argent. Par exemple, en manquant les dix meilleurs jours de l’indice composé S&P/TSX entre août 2002 et décembre 2022, vous auriez réduit votre rendement d’environ la moitié.

Au fil du temps, vous pouvez tenter d’augmenter votre taux d’épargne en mettant de côté plus d’argent lorsque vous obtenez une augmentation salariale ou en réduisant les dépenses inutiles. Par exemple, une étude américaine a révélé que les consommateurs sous-estiment considérablement le montant qu’ils dépensent pour leurs abonnements à divers services. Un plan vous permettant d’évaluer si vous épargnez suffisamment, voire trop, peut également s’avérer très utile.

Connaissez votre situation financière

L’un des moyens les plus faciles de comprendre votre situation financière est d’apprendre les concepts financiers de base. Lorsque la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario a posé une série de questions sur la culture financière aux investisseurs en 2022, les personnes interrogées n’ont pu répondre correctement qu’à environ la moitié des questions3.Les répondants ont surtout eu du mal à répondre aux questions relatives aux coûts des placements et à la manière de protéger leurs portefeuilles.

Comment remédier à cette situation?

Au début, les notions de finance peuvent être intimidantes, mais elles peuvent aussi vous outiller (si vous lisez ces lignes, c’est que vous avez déjà entamé ce parcours). Si vous prenez quelques minutes par jour pour lire un article sur les finances personnelles – vous en trouverez de nombreux sur le site Web de Fidelity – vous gagnerez en confiance lorsque vous investirez et vous pourrez prendre des décisions plus éclairées qui vous aideront à faire fructifier votre patrimoine plus rapidement.

Trouvez des moyens d’intégrer les notions de culture financière à votre routine de façon à ce que cela ne devienne pas un fardeau. Il peut s’agir tout simplement d’écouter l’actualité économique ou une émission en baladodiffusion lorsque vous êtes en déplacement. Si vous cherchez une façon de vous constituer une base solide pour vos connaissances en placements, ne manquez pas la série de vidéos Parlons finances de Fidelity.

Planifiez votre retraite

Pour prendre une réelle longueur d’avance sur vos voisins, commencez à épargner pour la retraite. Selon un récent rapport de Statistique Canada, bien que la population canadienne cotise davantage aux REER, le montant médian de la cotisation annuelle était légèrement inférieur à 4 000 $ en 20214.

Si vous épargnez au moins ce montant pour votre retraite, réjouissez-vous puisque vous faites mieux que la moitié de la population, mais ne perdez pas votre élan. Si vous cotisez ce montant chaque année pendant 25 ans et que vous obtenez un rendement moyen de 5 % par an, vous aurez épargné environ 200 000 $ pour votre retraite, avant impôts. Vous pourriez croire qu’il s’agit d’un bon chiffre, mais si vous tenez compte que le coût de la vie augmentera également au cours de cette période, vous risquez de vous sentir encore coincé au moment de la retraite.

Comment remédier à cette situation?

En cotisant régulièrement à votre REER, vous gardez une longueur d’avance. Vos cotisations à un REER vous donnent droit à un remboursement d’impôt, tandis que l’argent détenu dans le compte fructifie en franchise d’impôt jusqu’au moment du retrait. Pour maintenir votre épargne sur la bonne voie, vous pouvez également automatiser les cotisations afin qu’elles soient prélevées sur votre compte dès que vous recevez votre paie. Il y a de fortes chances que vous ne remarquez même pas l’argent qui sort de votre compte, mais vous remarquerez certainement la différence dans le rendement de votre épargne.

Assurez-vous également de trouver d’autres façons d’épargner. Si votre entreprise offre un régime de retraite, inscrivez-vous. Et si votre employeur offre des cotisations de contrepartie ou des compléments au régime, voilà de l’argent gratuit que vous ne voudrez pas laisser passer.

Combien devriez-vous épargner pour la retraite? Il n’y a pas de réponse universelle à cette question, et votre approche vis-à-vis de l’épargne évoluera à chaque étape de votre vie. Cet article vous aidera à planifier votre parcours d’épargne, et si vous voulez savoir où en est votre épargne-retraite, consultez notre calculatrice de retraite.

En apportant quelques modifications simples à la façon dont vous évaluez vos progrès financiers, vous ne chercherez plus à suivre vos voisins. Ce sont eux qui essaieront probablement de vous suivre!