Choisir le bon FNB : cinq choses que les investisseurs avisés vérifient avant d’acheter

Les fonds négociés en bourse (FNB) ont été conçus pour faciliter l’accès des investisseurs aux stratégies de placement. Peu coûteux, efficaces sur le plan fiscal et faciles à acheter et à vendre, ils ont rapidement gagné en popularité.

Aujourd’hui, on trouve souvent plusieurs FNB très similaires et il est difficile de déterminer le produit qui conviendra le mieux à votre portefeuille. Quels éléments faut-il examiner pour évaluer un FNB? Voici cinq questions importantes à se poser avant d’investir dans un FNB.

 

1. Quels résultats ce FNB a-t-il obtenus?

Les FNB à gestion passive cherchent à reproduire le rendement d’un indice donné tel que le S&P/TSX ou le Dow Jones. Pour ce faire, ils investissent dans les mêmes titres que l’indice sous-jacent ou dans un groupe de titres offrant des caractéristiques similaires à celle de l’indice.

On peut supposer que les FNB à gestion passive obtiendront exactement les mêmes résultats que l’indice sur lequel ils sont fondés, mais ce n’est pas aussi simple. Pour évaluer le gestionnaire, on examine la capacité du FNB à reproduire les résultats de l’indice. C’est ce que l’on appelle l’erreur de réplication.

On peut calculer l’erreur de réplication d’un FNB à gestion passive au moyen de deux paramètres : le coefficient de détermination (R2) et le bêta du fonds. Le coefficient de détermination est un indicateur statistique qui mesure l’écart de rendement entre un FNB et un indice de référence. Plus le R2 est proche de 1, plus le FNB reproduit les hausses et les baisses de l’indice. À l’inverse, plus le R2 est proche de 0, plus le FNB s’éloigne des rendements de l’indice.

Le coefficient bêta d’un FNB mesure la volatilité sous-jacente (c’est-à-dire le risque) du fonds par rapport à la volatilité, et donc au risque, de l’indice de référence. Un bêta proche de 1 indique que les caractéristiques de risque du fonds sont très proches de celles de l’indice. Un bêta de 0,9 indique que le fonds a 10 %  moins de variabilité que l’indice de référence, tandis qu’un bêta de 1,1 indique que le fonds a 10 % plus de variabilité.

Alors que certains FNB sont à gestion passive, d’autres sont plus actifs et cherchent à surpasser l’indice. Dans ce cas, on peut examiner le rendement excédentaire, c’est-à-dire la portion du rendement qui dépasse le rendement de l’indice, et le ratio de Sharpe, qui compare les rendements des gestionnaires de placement en appliquant un ajustement en fonction du risque.

Ces méthodes pratiques permettent de calculer l’écart de rendement par rapport à un indice et le rendement obtenu en fonction de la prise de risque supplémentaire. Généralement, un ratio de Sharpe supérieur à 1,0 est préférable, mais n’oublions pas que ce ratio doit être comparé à celui de l’indice de référence.

Comme toujours, rappelons que le rendement passé n’est pas une garantie des résultats futurs.

 

2. Quel est le coût de ce FNB?

Les FNB ont été conçus pour offrir aux investisseurs des stratégies de placement à moindre coût, mais ils sont tout de même assortis de dépenses. Il faut donc comprendre ces dernières pour obtenir les résultats souhaités.

Ratio de frais de gestion (RFG)
Les coûts liés à l’administration d’un FNB sont généralement moins élevés que ceux d’un fonds commun de placement, mais vous devrez néanmoins payer un RFG, qui couvre les frais de gestion. Le RFG est habituellement plus élevé dans le cas des FNB plus complexes ou à gestion active.

Écart acheteur-vendeur
Quand on négocie des parts de FNB, il existe un écart entre le prix qu’un acheteur est disposé à payer et le prix qu’un vendeur est prêt à accepter. Bien entendu, les acheteurs s’efforcent d’obtenir un prix plus bas alors que les vendeurs cherchent à obtenir un prix plus élevé. Cette différence de prix est ce que l’on appelle l’écart acheteur-vendeur. Il varie en fonction de la popularité du FNB.

Si vous essayez d’acheter ou de vendre des parts d’un FNB fondé sur le S&P/TSX, les investisseurs intéressés seront nombreux. Par conséquent, l’écart entre le prix acheteur et le prix vendeur sera faible.

Si vous essayez d’acheter ou de vendre des parts d’un FNB moins connu, par exemple un FNB d’actions de banques européennes, les investisseurs intéressés seront moins nombreux et, par conséquent, l’écart de prix sera généralement plus grand. L’écart entre le prix d’achat de vos parts et le prix auquel vous les vendez peut vous être défavorable.

Bien que le coût associé aux FNB soit relativement faible, toutes ces dépenses peuvent éroder vos gains potentiels. De plus, si vous effectuez des opérations fréquentes et si vos FNB sont très spécialisés, vos coûts pourraient être plus élevés que prévu.

 

3. Dans quoi souhaitez-vous que votre FNB investisse?

Au départ, les FNB étaient assez simples et investissaient dans des indices bien connus. Aujourd’hui, ils donnent accès à un large éventail de placements. Ils peuvent investir aussi bien dans des entreprises brésiliennes que dans le secteur mondial du bois d’œuvre et des produits forestiers.

Cela dit, ce n’est pas parce que vous pouvez investir dans un FNB fondé sur un indice pétrolier et gazier canadien qu’il faut pour autant le faire. Il est recommandé de choisir un FNB qui s’intègre bien à votre stratégie de placement et de ne pas oublier que, pour certains FNB spécialisés (par exemple, ceux qui investissent dans des biens physiques), d’autres structures, règles et conséquences fiscales peuvent s’appliquer et il est important de les connaître.

Pour choisir les FNB adaptés à vos besoins, il est utile de déterminer vos objectifs et votre tolérance au risque et de préconiser une stratégie claire pour votre portefeuille. Vous devez aussi déterminer si vous êtes prêt à approfondir vos connaissances sur les différents types de FNB et suivre l’évolution des marchés dont ils cherchent à reproduire les rendements.

 

4. Gestion passive ou active?

Au départ, les FNB ont été conçus pour une gestion passive. Ils cherchaient à reproduire le comportement de l’indice (hausse, baisse, stagnation) et l’argent investi suivait les mouvements du marché. Ce style de gestion peut donner de bons résultats quand les marchés sont à la hausse, même si on peut manquer les meilleures occasions. En revanche, si les marchés baissent, les FNB à gestion passive les suivent dans leur chute.

Un FNB à gestion active cherche à surpasser son indice de référence en misant sur les composantes de l’indice susceptibles de saisir les meilleures occasions en période de hausse des marchés et en limitant les plus gros risques en cas de repli. Il cherche à combiner les meilleures caractéristiques des FNB (choix, simplicité et faible coût) et les attraits de la gestion active, c’est-à-dire le potentiel de rendement excédentaire et la réduction du risque. Il peut donc coûter un peu plus cher.

 

5. Qui est le fournisseur du fonds?

Voici deux questions à se poser avant d’investir : qui est le fournisseur du FNB et qu’est-ce qu’il m’apporte? Cela est particulièrement important si vous recherchez un FNB à gestion active.

Les gestionnaires de FNB actifs devraient présenter certains de ces atouts :

  • réseau de recherche international qui met en commun l’information
  • accès à des renseignements détaillés sur les marchés et les sociétés du monde entier
  • analyse pointue du comportement des marchés sur plusieurs décennies