Qu’est-ce que la vente à découvert d’une action?

En matière de placement, on entend souvent dire qu’il faut acheter à bas prix et vendre au prix fort.

Quand un gestionnaire de portefeuille s’attend à voir un titre (par exemple une action) prendre de la valeur, il peut l’acheter dans l’intention de le vendre plus tard, une fois que le cours de ce titre aura augmenté, pour faire un profit. Quand on achète une action dans l’espoir de la voir s’apprécier, on prend une « position longue » (ou acheteur).

Inversons à présent les étapes : vendre au prix fort et acheter à bas prix.

Si un gestionnaire de portefeuille s’attend à voir une action perdre de la valeur, il peut prendre une « position courte » (ou vendeur). La vente à découvert physique consiste à emprunter des actions, à les vendre sur le marché libre et à les racheter plus tard.  

Comment fait-on pour vendre une action à découvert?

Par exemple, si la valeur unitaire actuelle de l’action XYZ est de 50 $ et qu’un gestionnaire de portefeuille s’attend à la voir se déprécier, il peut emprunter une action XYZ auprès d’un courtier et la vendre sur le marché libre, obtenant ainsi une rentrée de fonds initiale.

Comme l'action a été empruntée, le gestionnaire devra la racheter afin de la rendre au courtier; c’est ce que l’on appelle « couvrir la vente à découvert ». Dans notre exemple, le gestionnaire a vendu l’action pour 50 $. Pour dégager un gain, il devra la racheter à un prix inférieur à sa valeur initiale.

Ensuite, l’action XYZ peut :

Perdre de la valeur; par exemple, passer de 50 $ à 40 $. Prendre de la valeur; par exemple, passer de 50 $ à 60 $.

Initialement, le gestionnaire a emprunté une action pour 50 $.

  1. Dans notre premier scénario, le cours de l’action baisse, passant de 50 $ à 40 $. Si le gestionnaire de portefeuille couvre la vente à découvert à ce moment-là, il rachète l’action au prix de 40 $, ce qui représente un bénéfice de 10 $ (duquel il faut retrancher les coûts d’emprunt et les frais d’opération).
  2. Dans notre second scénario, le cours de l’action augmente, passant de 50 $ à 60 $. Si le gestionnaire de portefeuille couvre la vente à découvert à ce moment-là, il rachète l’action au prix de 60 $, ce qui lui fait perdre 10 $ (sans compter les coûts d’emprunt et les frais d’opération). Comme la valeur d’une action peut augmenter indéfiniment, la vente à découvert comporte, en théorie, un risque de pertes illimitées.

La vente à découvert permet aux gestionnaires de portefeuille de miser aussi bien sur les baisses que sur les hausses. L’obtention d’un profit dépend du talent et des capacités du gestionnaire de portefeuille qui effectue la vente à découvert. La vente à découvert comporte plusieurs risques, notamment un risque de perte si les titres empruntés prennent de la valeur au moment où le gestionnaire couvre la vente; le risque que le prêteur réclame la restitution du titre à un moment défavorable; et le risque d’être contraint de couvrir la vente en cas d’incapacité à maintenir le dépôt de garantie minimal.