Vous avez beaucoup épargné en travaillant de la maison? Voici des conseils pour gérer vos dépenses lors de votre retour au bureau

Source : La Presse Canadienne

À l’instar de nombreux Canadiens, Kevin Koudys a réussi à épargner une somme d’argent assez importante en travaillant de la maison pendant la pandémie. 

Le simple fait de ne pas avoir à faire le trajet entre Hamilton (Ontario) et Toronto lui a permis d’économiser environ 150 $ par semaine en frais d’essence et de transport ferroviaire, ce qui, combiné à la réduction des dépenses pour ses repas et autres frais, lui a permis d’épargner environ 15 000 $ au total. 

Mais les personnes qui travaillaient à distance depuis deux ans recommencent maintenant à travailler au bureau à temps plein ou à temps partiel, et se rendent compte que ces niveaux d’épargne pourraient diminuer rapidement.

« Il est tentant de dépenser », a expliqué M. Koudys. « Vous allez prendre un café avec des collègues, vous achetez votre dîner. »

Jessica Moorhouse, spécialiste des finances personnelles, soupçonne que de nombreuses personnes retomberont dans leurs vieilles habitudes de consommation à leur retour au bureau, mais espère qu’elles verront ce qu’elles ont réussi à épargner tout au long de la pandémie et qu’elles seront plus attentives.

« Il n’y a rien de mal à acheter un café ou un dîner; il faut seulement garder à l’esprit ce à quoi vous renonceriez si tout votre argent était consacré aux cafés et aux dîners », a-t-elle expliqué.

Quant à Katherine Wong Too Yen, spécialiste du marketing, le fait de pouvoir travailler de la maison à temps plein pendant toute la pandémie lui a permis d’économiser jusqu’à 50 % de son revenu et d’acheter un chalet, sa première propriété. Auparavant, elle visait l’achat d’un condo à Toronto.

Elle a indiqué que de ne pas aller au bureau signifiait qu’il était inutile de dépenser autant pour des soins personnels.

« Je dépensais plus pour acheter des vêtements, des chaussures, des tailleurs, du maquillage et pour aller chez le coiffeur afin de maintenir une image professionnelle au travail », explique-t-elle.

Mme Moorhouse affirme que pour contrôler ses dépenses, il est important d’établir un budget et de faire le suivi de ce qu’on achète. 

« En fin de compte, vous devrez soit réduire d’autres dépenses soit gagner plus d’argent pour payer les nouvelles dépenses qui ont surgi », a-t-elle déclaré.

Si vous aviez fait le suivi de vos dépenses avant la pandémie, Mme Moorhouse vous suggère d’examiner ces chiffres et de les comparer aux chiffres actuels pour voir la différence, puis d’utiliser ce résultat comme référence pour faire des économies supplémentaires. 

Mais si vous n’aviez pas fait le suivi de vos dépenses avant la pandémie, vous n’êtes pas le seul. Dans ce cas, Mme Moorhouse conseille de dresser une liste des dépenses que vous prévoyez d’engager, d’estimer combien vous dépenseriez par mois pour toutes ces dépenses, puis d’intégrer ce montant à votre budget ou d’en faire un objectif d’épargne.

Les budgets devront tenir compte des taux d’inflation inégalés depuis des décennies qui ont fait grimper le coût de nombreux biens, y compris les produits de base pour le dîner; certains dépassant largement le taux d’inflation de 5,7 % atteint en février.

Ces deux dernières années, le prix des hamburgers a augmenté de 26 %, passant de 8,61 $ à 10,86 $, celui des salades de 25 %, de 10,11 $ à 12,63 $, celui des soupes de 24 %, passant de 6,13 $ à 7,60 $, le prix des sandwiches a progressé de 20 %, de 8,38 $ à 10,03 $, et celui des sandwiches roulés de 15 %, de 8,90 $ à 10,26 $, selon les données récentes de la plateforme de paiements Square. Quelques dollars supplémentaires payés pour un repas, par rapport à il y a quelques années, peuvent facilement représenter 50 $ de dépenses additionnelles pour une personne qui achète son dîner tous les jours. 

Selon Mme Moorhouse, si les gens estiment que le travail à domicile représente un gain important pour eux d’un point de vue financier, il pourrait valoir la peine de demander une augmentation ou même de changer d’emploi si travailler à distance à temps plein n’est pas possible.

M. Koudys vit maintenant dans la région de Niagara et ne se rendra pas au bureau aussi fréquemment, mais il prévoit dépenser de nouveau de l’argent pour le transport, les cafés et les dîners avec ses collègues afin de renouer avec eux lorsqu’il fera le trajet.

« Mettre de l’argent sur ma carte de transport Presto sera un nouvel élément à ajouter au budget, ce qui nous aidera (ma conjointe et moi) à calculer notre déficit/surplus », a-t-il déclaré.

Mme Wong Too Yen affirme qu’elle a vu l’avantage de réduire certaines dépenses et qu’elle ne prévoit pas revenir à ses niveaux de dépenses d’avant la pandémie. 

« J’ai créé de nouvelles habitudes de consommation », dit-elle.

Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 14 décembre 2022.

 

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