Comment les investisseurs devraient-ils composer avec la volatilité récente?

Rédigé par : Jonathan Boyar

Source : Forbes

C’est vraiment horrible de perdre de l’argent surtout lorsqu’il s’agit de l’épargne durement gagnée que vos clients vous ont confiée. Par ailleurs, il y a une grande différence entre une perte temporaire sur papier et une perte permanente de capital.

Au cours des dernières années, il y a eu très peu de volatilité (à l’exception notable de mars 2020), ce qui rend ce revirement brutal particulièrement difficile. Toutefois, au cours d’une année typique depuis 1980, le marché boursier a reculé en moyenne de 14 % entre le sommet et le creux, les années d’élections de mi-mandat ayant historiquement donné lieu à d’importants replis intra-annuels (17 % en moyenne, selon LPL Financial). Les années d’élections de mi-mandat ont aussi tendance à donner lieu à de solides remontées de fin d’année, bien que cette année ait été tout sauf typique.

Les préoccupations des investisseurs

De nos jours, les investisseurs sont préoccupés par bien des facteurs, comme l’inflation et les taux d’intérêt, la COVID-19, les confinements et le ralentissement économique en Chine, ainsi que la guerre en Ukraine. Bien que je ne minimise aucunement la gravité de ces facteurs, les investisseurs peuvent toujours trouver des raisons de vendre leurs actions. Depuis 1940, les investisseurs ont connu de multiples guerres, l’assassinat d’un président américain en exercice, le malaise économique des années 1970, les attentats du 11 septembre, la crise financière et la grande récession, et plus récemment la pandémie de la COVID-19. Par ailleurs, les investisseurs qui ont maintenu le cap ont été largement récompensés.

Comme nous l’avons déjà mentionné, les investisseurs se préoccupent tout particulièrement de l’inflation. L’inflation a été raisonnablement maîtrisée au cours des 25 dernières années, mais elle a récemment atteint un sommet inégalé depuis 40 ans. Historiquement, les actions affichaient de piètres résultats lorsque l’inflation augmentait, mais elles s’en sortaient assez bien une fois que l’inflation avait atteint son sommet. Selon les données de Bloomberg et de Leuthold, depuis 1950, l’indice S&P 500 a augmenté en moyenne de 13 % au cours de la période de 12 mois qui a suivi chacun des 13 sommets d’inflation les plus récents. Il reste donc à voir si l’inflation a atteint son sommet. Bien entendu, nul ne peut le savoir avec certitude, mais des signes donnent à penser que l’inflation galopante pourrait bientôt tirer à sa fin.

Garder le cap

À mon avis, la pire chose que les investisseurs puissent faire en période de crise, c’est de vendre leurs actions. Depuis 2001, bien que l’indice S&P 500 ait augmenté d’environ 7,5 % par année, l’investisseur moyen n’a obtenu qu’un rendement de 2,9 % par année. Pourquoi? Parce que les gens achètent et vendent des actions pour des raisons émotives et non fondamentales, c’est-à-dire qu’ils achètent lorsque les perspectives sont optimistes (et que les valorisations sont les plus élevées) et vendent lorsque les temps sont difficiles (et que les valorisations sont les plus faibles).

J’ignore pour combien de temps ces ventes incessantes se poursuivront, mais je pense qu’il y a de nombreuses sociétés de grande qualité qui sont bien positionnées pour obtenir de bons résultats à moyen et à long terme et qui se vendent à des prix nettement inférieurs à leur valeur réelle. Le court terme restera sans doute mouvementé, mais je suis optimiste à l’égard de l’avenir. En fait, c’est maintenant que les investisseurs devraient songer à acheter plus d’actions. Le passé nous a appris que le meilleur moment de faire des placements c’est lorsqu’on est au plus bas. Même les investisseurs chevronnés et très prospères ont du mal à franchir ce pas, surtout lorsque les prix continuent de chuter, mais l’achat d’excellentes entreprises à prix réduit et le fait de les garder sur le long terme est traditionnellement la manière d’obtenir les meilleurs rendements.

Pourquoi ne pas vendre maintenant, puis acheter une fois que la situation se sera stabilisée?

Les clients nous demandent parfois pourquoi ne pas vendre en période de repli et attendre que la situation se « stabilise ». Aussi simple que cela puisse paraître, une telle idée est impossible à mettre en œuvre et représente un risque sérieux pour le bien-être financier des investisseurs. Comme l’a dit le célèbre investisseur Howard Marks dans sa récente note de service, le fait de manquer quelques jours seulement pourrait gruger considérablement votre rendement à long terme. Selon les données de JP Morgan, pendant 20 ans, soit de 1999 à 2018, le rendement annuel de l’indice S&P 500 a été de 5,6 %, un chiffre qui a chuté à seulement 2,0 % pour les investisseurs qui ont manqué les 10 meilleurs jours de négociation (environ 0,4 % du nombre total de jours de négociation au cours de la période). Les investisseurs qui ont malheureusement manqué les 20 meilleurs jours de négociation n’ont fait aucun gain. Les meilleurs jours du marché ont tendance à suivre les pires jours, et les investisseurs qui se départissent de leurs actions pendant cette période de pessimisme maximal risquent de rater le rebond.

Pourquoi être optimiste?

Comme vous tous, je suis préoccupé par la volatilité récente des marchés boursiers. Comment peut-on ne pas l’être? Disons les vraies choses : il est très difficile de composer avec la volatilité. Mais les corrections font partie intégrante du processus de placement : sans elles, les investisseurs comme nous n’auraient aucune chance d’acheter des actions à des prix très avantageux. Cette volatilité nous offre la possibilité d’obtenir des rendements supérieurs à long terme par rapport à d’autres types de placements.

 

Cet article a été rédigé par Jonathan Boyar de Forbes et sa publication a été autorisée légalement par le biais de Content Marketplace d’Industry Dive. Pour toute question sur les droits de reproduction, écrivez à legal@industrydive.com.