Bulletin trimestriel sur la chaîne de blocs | T4 2022

Meghan Chen, MFE, CFA | Stratège en actifs numériques
Au 31 décembre 2022

 

PREMIÈRE PARTIE : RENDEMENT

Aperçu du rendement

Au dernier trimestre de 2022, le prix du bitcoin a chuté de 15,2 %1 tandis que celui de l’ether a reculé de 10,6 %2, ce qui s’est traduit par des rendements respectifs de -63,9 % et de -67,2 % pour 2022. L’indice CMBI 10 Excluding Bitcoin de Coin Metrics, qui mesure le rendement d’un panier des dix plus importants cryptoactifs après le bitcoin, pondérés en fonction de leur capitalisation boursière libre ajustée en fonction du flottant, a terminé le trimestre en baisse de 17,2 %, donnant lieu à un rendement de -74,1 % en 20223. Le tableau ci-dessous montre que le bitcoin et l’ether ont été à la traîne des principaux indices boursiers traditionnels au quatrième trimestre.

 

TABLEAU 1 – Rendement par période standard (au 31 décembre 2022)

 

Rendement par période standard

 

S&P

TSX

NASDAQ

Glb Agg

BTC

ETH

1 mois

-5,8 %

-4,9 %

-8,7 %

0,5 %

-3,0 %

-7,5 %

3 mois

7,6 %

6,0 %

-0,8 %

4,5 %

-15,2 %

-10,6 %

6 mois

2,3 %

4,5 %

-4,7 %

-2,7 %

-12,4 %

17,7 %

9 mois

-14,2 %

-9,3 %

-25,9 %

-10,7 %

-63,7 %

-63,6 %

1 an

-18,1 %

-5,8 %

-32,5 %

-16,2 %

-63,9 %

-67,2 %

3 ans

7,7 %

7,5 %

6,1 %

-4,5 %

32,3 %

110,7 %

5 ans

9,4 %

6,8 %

9,7 %

-1,7 %

2,8 %

9,8 %

10 ans

12,6 %

7,7 %

14,4 %

-0,4 %

--

--

Remarque : Les rendements pour les périodes de plus d’un an sont annualisés. Les rendements de l’ether sont représentés par l’indice Fidelity Ethereum et ceux du bitcoin par l’indice Fidelity Bitcoin. Les actions américaines sont mesurées par l’indice S&P 500, les actions de croissance américaines par l’indice composé NASDAQ, les actions canadiennes par l’indice composé plafonné S&P/TSX et les obligations de qualité par l’indice Bloomberg Global Aggregate. Tous les rendements sont exprimés dans leur monnaie de base (le dollar américain, sauf dans le cas de l’indice composé plafonné S&P/TSX, dont la monnaie de base est le dollar canadien) et avant déduction des frais. Le rendement ci-dessus est présenté à titre d’exemple seulement et ne reflète pas le rendement réel ou hypothétique du FNB Fidelity Avantage EtherMC ou du FNB Fidelity Avantage BitcoinMC (collectivement, les « FNB »). Il reflète plutôt le rendement du cours de l’ether et du bitcoin tel qu’il est mesuré par l’indice Fidelity Ethereum et l’indice Fidelity Bitcoin. Les FNB ne sont pas des FNB indiciels et ils peuvent être assujettis à des frais de gestion, à des frais de courtage et à d’autres frais et charges. L’indice Fidelity Ethereum a été lancé le 31 décembre 2020. Par conséquent, les données sur l’ether qui se rapportent à une période antérieure à la date de lancement sont simulées a posteriori et hypothétiques, et reposent sur le calcul du cours hypothétique de l’indice observé pendant la période précisée si l’indice Fidelity Ethereum avait existé. Elles sont obtenues à l’aide de la méthode de calcul du cours de l’indice Fidelity Ethereum existante. L’indice Fidelity Bitcoin a été lancé le 31 décembre 2019. Par conséquent, les données sur le bitcoin qui se rapportent à une période antérieure à la date de lancement sont simulées a posteriori et hypothétiques, et reposent sur le calcul du cours hypothétique de l’indice observé pendant la période précisée si l’indice Fidelity Bitcoin avait existé. Elles sont obtenues à l’aide de la méthode de calcul du cours de l’indice Fidelity Bitcoin existante. Il pourrait y avoir des écarts importants entre les données simulées a posteriori et les résultats réels. Le rendement passé, qu’il soit réel ou rétrospectif, n’est pas une garantie des résultats futurs. Le rendement passé n’est pas une garantie des résultats futurs. Pour de plus amples renseignements sur les méthodes indicielles (en anglais), référez-vous au site https://research2.fidelity.com/pi/Fidelityindex/Rebalanceschedules. Il n’est pas possible d’investir directement dans un indice.

 

TABLEAU 2 – Volatilité par période standard (au 31 décembre 2022)

 

Volatilité par période standard

 

S&P

TSX

NASDAQ

Glb Agg

BTC

ETH

3 ans

21,2 %

18,1 %

24,2 %

7,5 %

78,9 %

110,1 %

5 ans

18,7 %

15,5 %

21,6 %

6,3 %

82,5 %

111,1 %

10 ans

14,8 %

12,1 %

17,3 %

5,6 %

--

--

Remarque : Les écarts-types sont annualisés en fonction des données sur le rendement mensuel. Les rendements de l’ether sont représentés par l’indice Fidelity Ethereum et ceux du bitcoin par l’indice Fidelity Bitcoin. Les actions américaines sont mesurées par l’indice S&P 500, les actions de croissance américaines par l’indice composé NASDAQ, les actions canadiennes par l’indice composé plafonné S&P/TSX et les obligations de qualité par l’indice Bloomberg Global Aggregate. Tous les rendements sont exprimés dans leur monnaie de base (le dollar américain, sauf dans le cas de l’indice composé plafonné S&P/TSX, dont la monnaie de base est le dollar canadien) et avant déduction des frais. Le rendement ci-dessus est présenté à titre d’exemple seulement et ne reflète pas le rendement réel ou hypothétique du FNB Fidelity Avantage EtherMC ou du FNB Fidelity Avantage BitcoinMC (collectivement, les « FNB »). Il reflète plutôt le rendement du cours de l’ether et du bitcoin tel qu’il est mesuré par l’indice Fidelity Ethereum et l’indice Fidelity Bitcoin. Les FNB ne sont pas des FNB indiciels et ils peuvent être assujettis à des frais de gestion, à des frais de courtage et à d’autres frais et charges. L’indice Fidelity Ethereum a été lancé le 31 décembre 2020. Par conséquent, les données sur l’ether qui se rapportent à une période antérieure à la date de lancement sont simulées a posteriori et hypothétiques, et reposent sur le calcul du cours hypothétique de l’indice observé pendant la période précisée si l’indice Fidelity Ethereum avait existé. Elles sont obtenues à l’aide de la méthode de calcul du cours de l’indice Fidelity Ethereum existante. L’indice Fidelity Bitcoin a été lancé le 31 décembre 2019. Par conséquent, les données sur le bitcoin qui se rapportent à une période antérieure à la date de lancement sont simulées a posteriori et hypothétiques, et reposent sur le calcul du cours hypothétique de l’indice observé pendant la période précisée si l’indice Fidelity Bitcoin avait existé. Elles sont obtenues à l’aide de la méthode de calcul du cours de l’indice Fidelity Bitcoin existante. Il pourrait y avoir des écarts importants entre les données simulées a posteriori et les résultats réels. Le rendement passé, qu’il soit réel ou rétrospectif, n’est pas une garantie des résultats futurs. Le rendement passé n’est pas une garantie des résultats futurs. Pour de plus amples renseignements sur les méthodes indicielles (en anglais), référez-vous au site https://research2.fidelity.com/pi/Fidelityindex/Rebalanceschedules. Il n’est pas possible d’investir directement dans un indice.

 

Facteurs influant sur le marché

Facteurs macroéconomiques

Les facteurs macroéconomiques ont continué à avoir une incidence importante sur le cours des cryptomonnaies et d’autres actifs à risque. Tout au long du quatrième trimestre, la corrélation entre le bitcoin et les principaux indices boursiers est demeurée élevée, à plus de 50 %. Sur une plus longue période, la participation accrue des institutions traditionnelles et des investisseurs dans ce segment est l’une des raisons expliquant la corrélation croissante entre les cryptomonnaies et les actions.

 

TABLEAU 3 – Corrélation des rendements sur des périodes mobiles de 90 jours ouvrables entre le bitcoin et les indices boursiers

Diagramme à ligne brisée montrant la corrélation sur 90 jours ouvrables entre le bitcoin et le NASDAQ ainsi qu’entre le bitcoin et l’indice S&P 500, de décembre 2015 à décembre 2022. Le graphique indique une hausse de la corrélation au cours des derniers mois
Remarque : Le rendement du bitcoin est représenté par l’indice Fidelity Bitcoin, celui des actions américaines, par l’indice S&P 500 et celui des actions de croissance américaines, par l’indice composé NASDAQ. Tous les rendements sont exprimés dans leur devise de base (le dollar américain) avant déduction des frais.

Les cours des cryptomonnaies ont été relativement stables en octobre, le bitcoin oscillant généralement entre 19 000 $ et 21 000 $. Au début de novembre, les prix ont fortement baissé, principalement en raison de l’effondrement de la bourse de cryptomonnaies FTX (voir plus bas). Dans la foulée de cet événement, le bitcoin est demeuré dans une large mesure dans une fourchette de 16 500 $ à 17 000 $ (après avoir baissé à environ 15 500 $), et le cours de l’ether a oscillé autour de 1 200 $4.

Les cours du bitcoin et de l’ether, comme ceux des autres actifs à risque, ont continué de réagir à la publication des principales données macroéconomiques, comme celles sur l’inflation, les taux d’intérêt cibles et la croissance de l’emploi. Le 25 octobre, par exemple, le bitcoin et l’ether se sont appréciés, car les investisseurs ont retrouvé leur appétit pour les actifs plus risqués à la lumière des résultats encourageants du troisième trimestre. La remontée s’est poursuivie le 26 octobre, après l’annonce d’une hausse de taux plus faible que prévu par la Banque du Canada (50 points de base au lieu de 75 points de base) et la diminution continue des ventes de maisons neuves aux États-Unis5. Le 13 décembre, les cours du bitcoin et de l’ether ont augmenté en raison de l’IPC plus bas que prévu en novembre, mais les deux cryptomonnaies ont perdu leurs gains le lendemain après l’annonce de la Réserve fédérale, qui a relevé les taux d’intérêt de 50 p. b. à sa dernière réunion de 2022 et signalé que d’autres hausses étaient probables en 20236.

 

Effondrement de FTX

 

Au début de novembre, le repli du marché des cryptomonnaies a été provoqué par des craintes entourant la solvabilité de FTX, auparavant une importante bourse de cryptomonnaies. FTX Group a déclaré faillite le 11 novembre7, dans la foulée de l’importante dévaluation des actifs à son bilan et des retraits massifs effectués par ses clients8. FTX fait actuellement l’objet d’enquêtes par diverses autorités, dont le département de la Justice, la SEC et la CFTC. Le fondateur et ancien chef de la direction de la société, Sam Bankman-Fried, a été arrêté et est visé par plusieurs chefs d’accusation, notamment ceux liés à la fraude électronique, à la fraude en valeurs mobilières et au blanchiment d’argent. Il faudra un certain temps avant que tous les détails sur l’insolvabilité de la société soient connus.

L’effondrement de FTX s’est répercuté sur l’ensemble de l’écosystème des cryptomonnaies. La société de prêt de cryptomonnaies BlockFi a déclaré faillite en marge de la faillite de FTX. Genesis Global Capital, l’entité responsable des prêts du courtier en cryptomonnaie Genesis Global Trading, a suspendu les rachats et l’octroi de nouveaux prêts en raison de la « distorsion extrême du marché » causée par l’implosion de FTX. Parmi les autres sociétés qui étaient exposées à FTX, citons Galaxy Digital et Crypto.com9. SOL, le jeton natif de Solana, a chuté de plus de 70 % depuis le début de novembre, et plusieurs projets importants ont été retirés ou se sont étendus au-delà du réseau de Solana, y compris DeGods et Y00ts, les principaux projets axés sur les JNF de Solana, ainsi que le marché de JNF Magic Eden et le portefeuille cryptographique Phantom10.

Il est toutefois important de souligner que les pratiques problématiques des sociétés de cryptomonnaies centralisées ne remettent pas en question la fonctionnalité, la sécurité ou la proposition de valeur fondamentale des réseaux décentralisés de Bitcoin ou d’Ethereum. FTX est une entité centralisée et ne fait aucunement partie des couches de base des chaînes de blocs. En fait, l’effondrement des grands joueurs centralisés renforce les arguments en faveur des systèmes comme Bitcoin et Ethereum, dont l’objectif est d’être indépendant des entités centralisées. Les événements récents pourraient sensibiliser les utilisateurs et les investisseurs aux avantages de garder leurs actifs plutôt que de les confier à un tiers. Après l’effondrement de FTX, la société de portefeuilles matériels Trezor a annoncé que ses ventes avaient bondi de 300 %11.

Cela dit, les sociétés de cryptomonnaies centralisées jouent actuellement un rôle important en matière d’accès pour les utilisateurs et les investisseurs, servant de point d’intersection entre les monnaies fiduciaires et les cryptomonnaies. Les faillites de FTX et d’autres sociétés de cryptomonnaies en 2022 pourraient entraîner une surveillance réglementaire accrue et favoriser de meilleures pratiques en matière de transparence, de séparation des actifs des clients, de contrôles internes, etc. De multiples plateformes cryptographiques ont partagé des « preuves de réserve » depuis l’effondrement de FTX. Celles-ci visent à assurer qu’un dépositaire détient bel et bien les actifs qu’il affirme détenir au nom de ses clients. Toutefois, il convient de noter qu’une preuve de réserve ne donne pas nécessairement un portrait complet des passifs et des risques d’une société. En décembre, le cabinet comptable Mazars a suspendu toutes ses activités avec ses clients du domaine des cryptomonnaies après la publication de rapports sur les preuves de réserves de plusieurs bourses d’actifs numériques, dont Binance, KuCoin et Crypto.com, « en raison de préoccupations concernant la façon dont ces rapports sont compris par le public12 ». Le cours du bitcoin et d’autres cryptojetons a chuté à la suite de cette nouvelle.

 

DEUXIÈME PARTIE : ADOPTION

 

Statistiques sur l’adoption

Aperçu de l’adoption du bitcoin et de l’ether

 

BTC

ETH

 

2021

2022

2021

2022

UTILISATION

 

 

 

 

Adresses actives (moyenne quotidienne)

990 000

915 000

615 000

552 000

Transactions (moyenne quotidienne)

268 000

255 000

1,3 M

1,1 M

ASPECTS ÉCONOMIQUES

 

 

 

 

Offre totale (à la fin de la période)

18,9 M

19,2 M

117,7 M

119,6 M

Taille médiane des transactions ($ US, moyenne quotidienne)

160 $

90 $

278 $

125 $

Valeur des transferts ($ US, moyenne quotidienne)

12,8 G

11,7 G

9,9 G

4,6 G

Valeur des transferts ($ US, total)

4 700 G

4 100 G

3 600 G

1 600 G

DISTRIBUTION

 

 

 

 

Unités dans le premier 1 % des adresses (à la fin de la période)

17,3 M

17,2 M

114,4 M

116,5 M

Cryptomonnaies détenues sur une plateforme de négociation (%, à la fin de la période)

8,5 %

6,1 %

11,4 %

9,6 %

Source : Coin Metrics. La valeur des transferts est ajustée selon la méthodologie de Coin Metrics. Abréviations : M, millions; G, milliards.

 

Volume d’opérations des JNF

Selon un rapport publié sur le site de données sur les chaînes de blocs Dune Analytics en décembre, les opérations fictives représentaient 58 % du volume total de transactions de JNF sur Ethereum en 202213. Les opérations fictives sont une forme de manipulation du marché dans le cadre de laquelle l’acheteur et le vendeur d’une transaction sont la même entité ou s’entendent pour gonfler artificiellement le prix ou le volume d’opérations d’un actif.

Pour repérer les opérations fictives probables, le chercheur a filtré les opérations pour déceler les opérations entre la même adresse de chaîne de blocs, les opérations aller-retour entre deux adresses, etc. Ces filtres signalent que les opérations de JNF fictives s’élèvent environ 30 G$, ce qui représente environ 45 % du volume d’opérations de JNF effectuées sur la chaîne de blocs Ethereum depuis sa création. Il est cependant important de noter que ce montant ne représente qu’environ 1,5 % de toutes les opérations de JNF effectuées sur Ethereum. Bien que la grande majorité des opérations semblent légitimes, elles ont tendance à se faire à un prix inférieur à celui des opérations fictives, ce qui fausse considérablement les données sur le volume d’opérations global14.

Les opérations fictives ne sont pas une nouveauté dans le secteur des cryptomonnaies. En 2019, Bitwise a partagé un rapport avec la SEC indiquant qu’environ 95 % du volume des opérations au comptant de BTC rapportées par CoinMarketCap, un site de données sur les cryptomonnaies, étaient des fausses opérations15. Plus récemment, les opérations fictives semblent être plus nombreuses sur le marché des JNF. Étant donné que les marchés où se négocient ces titres sont de plus en plus concurrentiels, plusieurs plateformes avides de volume offrent des récompenses aux utilisateurs actifs, ce qui les incite à augmenter leur volume d’opérations. Tout comme Bitwise l’a conclu dans son rapport sur le bitcoin, la proportion d’opérations fictives varie considérablement d’une plateforme à l’autre. Pour plusieurs grandes plateformes comme OpenSea (qui est actuellement le plus important marché de JNF en fonction du volume total depuis sa création), les opérations fictives ne contribuent que très peu au volume et au nombre d’opérations. D’autres plateformes, comme LooksRare et X2Y2 (deux plateformes qui offrent des récompenses aux utilisateurs actifs), semblent très dépendantes des opérations fictives pour gonfler leur volume.

 

Statistiques sur les opérations fictives sur marchés des JNF, depuis leur création (estimations)

Graphique montrant les statistiques sur les opérations fictives depuis la création (estimations) pour les marchés des JNF. LooksRare, X2Y2 et Element ont les volumes d’opérations fictives les plus élevés, soit 98,1 %, 86,8 % et 64,7 %, respectivement. Foundation, Genie et CryptoPunks ont les volumes d’opérations fictives les plus faibles, soit 0,0 %, 1,0 % et 1,1 %, respectivement.
Source : Dune Analytics, @hildobby sur Dune, consulté le 26 décembre 2022. Le tableau présente les dix principaux marchés selon leur volume réel.

Ces conclusions servent d’avertissement quant aux données générales sur l’adoption des chaînes de blocs, comme le volume d’opérations. 

 

Histoires d’adoption

 

Google a annoncé en octobre, lors de sa conférence Cloud Next, qu’elle commencera à accepter les paiements en cryptomonnaies pour les services infonuagiques au début de 2023, grâce à l’intégration de la bourse de cryptomonnaies Coinbase. Les paiements cryptographiques seront initialement déployés auprès d’une poignée de clients de l’industrie du Web3. Google utilisera également le service de garde de Coinbase.

En octobre, BNY Mellon, la plus grande banque dépositaire du monde, a commencé à offrir des services de garde de cryptomonnaies. À l’automne, la société avait reçu l’autorisation des organismes de réglementation du secteur financier de New York afin de détenir des bitcoins et des ethers pour certains clients.

En octobre, la bourse de cryptomonnaies de Toronto Coinsquare est devenue membre de l’OCRCVM, plus important organisme d’autoréglementation au Canada, ce qui en fait la première plateforme cryptonative à se joindre à cet organisme.

Un nouveau programme appelé « Crypto Source » de Mastercard et Paxos vise à permettre aux banques d’offrir les opérations en cryptomonnaies à leurs clients. Dans le cadre du programme, Paxos s’occupera de la garde et de la négociation des cryptomonnaies, tandis que Mastercard s’assurera que les règles de conformité en matière de cryptomonnaies sont respectées, vérifiera les opérations et fournira des services de lutte contre le blanchiment d’argent et de surveillance d’identité16. La conformité réglementaire et la sécurité sont les deux principales raisons invoquées par les banques pour éviter cette catégorie d’actif.

Selon la quatrième édition du sondage de Fidelity Digital Assets auprès des investisseurs institutionnels au sujet des actifs numériques, plus de la moitié des répondants (58 %) avaient investi dans des actifs numériques au premier semestre de 2022 et 74 % prévoyaient le faire dans le futur17.

En novembre, Fidelity Investments a officiellement ouvert des comptes d’opérations en cryptomonnaies pour ses clients. Les investisseurs ayant un compte de courtage de Fidelity peuvent financer un compte d’opérations cryptographiques distinct pour acheter des bitcoins et des ethers au comptant. Cependant, contrairement à d’autres plateformes de négociation au détail populaires comme Coinbase, les comptes d’opérations de Fidelity ne comportent actuellement aucune fonction permettant le transfert de cryptoactifs hors de la plateforme de Fidelity.

En décembre, Reuters a annoncé que l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada avait mis fin à ses efforts visant à étudier les occasions de placement sur le marché des cryptomonnaies18. Cette décision survient après que deux des plus importantes caisses de retraite au Canada (RREO et CDPQ) ont radié leurs placements après l’effondrement de la bourse de cryptomonnaies FTX et la faillite de la société de prêt de cryptomonnaies Celsius en 2022.

Également en décembre, PayPal a amorcé son intégration au portefeuille cryptographique MetaMask, permettant ainsi aux utilisateurs américains d’acheter et de transférer des ethers en ouvrant une session dans MetaMask, en cliquant sur le bouton « acheter » et en se connectant à PayPal pour effectuer l’achat. L’ajout de PayPal à MetaMask pourrait élargir la base d’utilisateurs des applications du Web3, comme les jeux de type « jouer pour gagner » et certaines plateformes de métavers, en facilitant l’acquisition de cryptomonnaies dans un portefeuille cryptographique. 

 

TROISIÈME PARTIE : AUTRES ÉVÉNEMENTS CLÉS

Généralités

À LA UNE : Le règlement européen sur les cryptomonnaies en est aux dernières étapes

Le règlement européen sur les marchés des cryptoactifs (Markets in Crypto-Assets, ou MiCA) en est aux dernières étapes du processus d’approbation législative. Le règlement MiCA vise à combler les lacunes des lois européennes en matière de services financiers en établissant un ensemble de règles harmonisées pour les cryptoactifs et les activités et services connexes19. En octobre, la commission des affaires économiques et monétaires (ECON) du Parlement européen a voté massivement en faveur du règlement MiCA. L’approbation d’ECON ouvre la voie à la tenue d’un vote élargi du Parlement européen sur le règlement MiCA, qui devrait avoir lieu au début de 2023. Le règlement MiCA entrera en vigueur peu après avoir reçu l’approbation officielle du Parlement européen et du Conseil de l’Union européenne20. Toutefois, le règlement ne commencera généralement à s’appliquer qu’après une période de transition de 18 mois, ce qui signifie qu’il devrait entrer en vigueur en 2024. Il s’agira alors du premier cadre réglementaire complet concernant les cryptoactifs parmi les grandes économies. Offrir aux exploitants des marchés des cryptomonnaies une plus grande certitude juridique grâce à des procédures d’autorisation mieux définies pourrait assurer une intégrité accrue du marché, encourager une plus grande participation et stimuler l’innovation dans l’Union européenne.

Le règlement instaurerait diverses exigences pour les sociétés cherchant à fournir des services liés aux cryptoactifs dans l’Union européenne, comme les plateformes d’échange de cryptomonnaies ou les dépositaires de cryptoactifs. Ces « fournisseurs de services liés aux cryptoactifs » devront être inscrits et autorisés dans un État membre de l’Union européenne (diverses exemptions s’appliquent) et respecter différentes exigences en matière de gouvernance, de transparence, de capital, etc. De plus, le règlement sur les transferts de fonds (TFR) devrait être mis en œuvre à peu près au même moment que le règlement MiCA. Ce règlement se rapporte à la lutte contre le blanchiment d’argent et appliquerait la règle d’acheminement du GAFI (renseignements sur l’identité de l’expéditeur et du destinataire des transactions) aux transferts de cryptoactifs entre les fournisseurs de services de cryptoactifs et les portefeuilles stockés à froid (garde indépendante)21.

Le règlement MiCA spécifie trois types de cryptoactifs : deux types de cryptomonnaies stables et une troisième catégorie générale qui inclut d’autres cryptoactifs comme les jetons utilitaires. Il introduit des exigences en matière d’autorisation, de capital, de réserves, de présentation de l’information et d’autres exigences pour les émetteurs de cryptomonnaies stables. Les cryptomonnaies stables algorithmiques ne seraient pas permises en vertu du règlement MiCA. À l’heure actuelle, ce règlement prévoit également un plafond pour l’utilisation de cryptomonnaies stables non libellées en euros (ce qui devrait aider à assurer que les cryptoactifs ne supplantent pas l’euro en tant que principale monnaie de l’Union européenne). En outre, le règlement MiCA permettrait des appels publics à l’épargne visant des cryptoactifs (à l’exception de cryptomonnaies stables) avec des divulgations appropriées dans un livre blanc et un avis aux autorités compétentes (diverses exemptions s’appliquent).

Il reste encore du travail à faire pour établir des normes, des procédures et des lignes directrices précises pour la mise en œuvre. Les organismes de réglementation européens, comme l’Autorité européenne des marchés financiers et l’Autorité bancaire européenne, devraient diriger ces efforts22. Il convient de noter que certains domaines de l’écosystème des cryptomonnaies sont exclus du champ d’application du règlement MiCA. Les JNF « uniques et non fongibles avec d’autres cryptoactifs », y compris les œuvres d’art numériques et les objets de collection numériques, sortent du champ d’application du règlement MiCA. De plus, le règlement MiCA ne s’applique pas à la finance décentralisée (FiDé) ou aux organisations autonomes décentralisées (OAD), dans la mesure où leurs services sont fournis « de manière entièrement décentralisée, sans intermédiaire23 ». Ces domaines pourraient faire l’objet d’une loi ultérieurement.

Par ailleurs, le Financial Services and Markets Bill du Royaume-Uni passera en deuxième lecture à la Chambre des lords au début de janvier. S’il est adopté, ce projet de loi pourrait donner davantage de pouvoir aux organismes de réglementation, comme la Financial Conduct Authority et la Banque d’Angleterre, pour réglementer l’industrie des cryptomonnaies et les cryptomonnaies stables.

 

Les États-Unis saisissent 50 000 bitcoins liés au marché Silk Road

En novembre, le procureur des États-Unis du district Sud de New York a déclaré que les autorités avaient saisi 50 676 bitcoins volés sur Silk Road il y a dix ans. Silk Road était un marché sur l’internet caché qui a fonctionné de 2011 à 2013 et qui utilisait principalement le bitcoin comme mode de paiement. Les bitcoins en question étaient cachés sur des appareils au domicile de l’accusé James Zhong, qui a plaidé coupable d’avoir illégalement obtenu les fonds de Silk Road en 2012. M. Zhong a mis en œuvre son plan en créant une série de comptes Silk Road frauduleux et en déclenchant une série d’opérations qui ont dupé le système de traitement des retraits de Silk Road et l’ont incité à déposer environ 50 000 bitcoins dans les comptes de M. Zhong. James Zhong a ensuite transféré ces bitcoins à une variété d’adresses distinctes sous son contrôle, de manière « à empêcher la détection, à dissimuler son identité et sa propriété et à masquer la source des bitcoins24 ». Cette saisie a permis de récupérer une partie importante des produits de la criminalité en bitcoin et met en lumière le pouvoir de la criminalistique des chaînes de blocs et des techniques de traçage des cryptomonnaies dont disposent les forces de l’ordre.

 

La prochaine mise à niveau importante d’Ethereum ne se traduira pas par une amélioration de l’extensibilité

En décembre, les développeurs d’Ethereum ont déterminé que la prochaine mise à niveau importante du réseau, appelée « Shanghai », devrait être lancée en mars 2023. La mise à niveau Shanghai comprendra un code, connu sous le nom d’EIP 4895, qui permettra de retirer les ethers mis en jeu à la suite de la transition d’Ethereum vers l’algorithme de consensus de la preuve d’enjeu en septembre 2022 (pour plus de détails, voir le bulletin du trimestre dernier). Même si on s’attendait initialement à ce que Shanghai rende également Ethereum plus extensible, les développeurs ont depuis décidé de mettre en œuvre la prochaine proposition d’extensibilité (EIP 4844) dans le cadre d’une autre mise à niveau prévue pour l’automne 2023. La principale raison pour laquelle ces mises à niveau ont été scindées est d’éviter les retards dans les retraits d’ethers mis en jeu. Une fois cette fonction activée, les utilisateurs pourront retirer les ethers qu’ils ont mis en jeu dans le réseau Ethereum, directement ou par l’intermédiaire d’un fournisseur de services tiers. 

 

Des sénateurs américains présentent un nouveau projet de loi sur les actifs numériques

En décembre, les sénateurs américains Elizabeth Warren et Roger Marshall ont présenté la Digital Asset Anti-Money Laundering Act. La loi proposée ferait en sorte que les dispositions de la Bank Secrecy Act, ainsi que les obligations en matière de connaissance du client, viseraient désormais également les fournisseurs de portefeuilles d’actifs numériques, les mineurs, les valideurs et les autres participants au réseau qui peuvent valider, sécuriser ou faciliter les opérations visant des actifs numériques, et cela en conduisant FinCEN à désigner ces acteurs comme des entreprises de services monétaires (ESM)25. Dans le cadre de cette loi, les banques et les ESM seraient obligées de vérifier l’identité des clients et des contreparties, de conserver des dossiers et de produire des rapports relativement à certaines opérations visant des actifs numériques dans des portefeuilles stockés à froid (hors ligne)26. De plus, le projet de loi interdirait aux institutions financières d’utiliser des mélangeurs d’actifs numériques et d’autres technologies favorisant l’anonymat ou d’effectuer des opérations en se servant de ceux-ci27.

Coin Center, un organisme à but non lucratif qui se penche sur les politiques en matière de cryptomonnaies, a qualifié la loi d’« attaque opportuniste et inconstitutionnelle contre les cryptomonnaies, le stockage hors ligne, les développeurs et les opérateurs de nœuds28 ». Même si ce projet de loi fait suite à l’effondrement de FTX, il ne s’attaque pas aux problèmes de contrôle de l’entreprise et de mauvaise gestion qui ont mené à la débâcle de FTX. Fait intéressant, plutôt que d’assujettir les sociétés de cryptomonnaies centralisées à des règlements supplémentaires, le projet de loi semble viser principalement les participants aux réseaux décentralisés, imposant des exigences onéreuses, voire impossibles à respecter, à ces acteurs. À l’état actuel, si le projet de loi est mis en œuvre, il pourrait entraver sérieusement le développement des chaînes de blocs et des cryptomonnaies et amoindrir leur proposition de valeur. Il pourrait également forcer davantage les gens à se fier à des acteurs centralisés pour les opérations électroniques.

 

Apple prévoit offrir les applications externes sur iOS

En réponse au Règlement sur les marchés numériques de l’Union européenne, Apple se prépare à autoriser les magasins d’applications tierces sur iOS, ce qui permettra aux utilisateurs de télécharger des applications en dehors de l’App Store. Ce règlement devrait permettre aux applications d’éviter les commissions pouvant atteindre 30 % qu’Apple impose sur les achats effectués dans les applications29. Les changements devraient être implantés dans le cadre de la mise à jour iOS 17 et ne devraient entrer en vigueur que dans les régions où les lois de l’Union européenne s’appliquent30. Il reste à voir si les États-Unis et d’autres grands pays mettront en œuvre des lois semblables. Les applications Web3 pourraient tirer parti de ce changement de politique, surtout en ce qui concerne les achats dans les applications. Par exemple, Coinbase a récemment publié sur Twitter qu’Apple bloquait la dernière mise à jour de son portefeuille numérique sur iOS, à moins que Coinbase ne désactive les transferts de JNF ou ne verse à Apple 30 % des frais d’opérations provenant des ventes de JNF31. La politique mise à jour visant les magasins d’applications pourrait mettre en place des magasins d’applications natifs Web3 pour iOS et, par conséquent, favoriser l’adoption de la FiDé et des JNF.

 

La censure sévit de plus en plus sur le réseau Ethereum

Depuis la fusion (abordée dans le bulletin du trimestre dernier), une importante dissociation a eu lieu entre la construction et la proposition de blocs sur Ethereum. À l’heure actuelle, de nombreux validateurs d’Ethereum ne construisent pas eux-mêmes les blocs, mais se procurent de nouveaux blocs auprès de développeurs de blocs en passant par des services appelés « relais » et du logiciel MEV-Boost. La séparation de la construction de blocs et de la proposition de blocs vise à démocratiser l’extraction de la valeur extractible maximale (maximal extractable value, ou MEV) parmi les validateurs. (La valeur extractible maximale désigne généralement la valeur qui peut être extraite en incluant, en excluant ou en modifiant l’ordre des opérations dans un bloc.) Les relais gèrent le processus d’adjudication de blocs entre les développeurs et les validateurs, ainsi que l’échange de contenu de blocs entre ces parties. Comme les récompenses consensuelles ont diminué après la fusion, la valeur extractible maximale constitue une part plus importante des récompenses totales des validateurs. Le pourcentage de blocs d’Ethereum relayés au moyen de MEV-Boost est passé d’environ 10 % avant la fusion à plus de 80 %32. Un inconvénient de l’adoption de MEV-Boost est la facilitation de la censure sur Ethereum. En décembre, environ 60 % des blocs d’Ethereum ont été relayés par un relais qui filtre les opérations qui ont eu lieu entre des adresses figurant sur la liste SDN (d’entités sanctionnées) du FinCEN33. Ainsi, les relais exercent actuellement une force centralisatrice sur le réseau Ethereum – ce qui pourrait remettre en question la neutralité d’Ethereum et sa résistance à la censure.

 

La fuite d’API de 3Commas entraîne une perte de millions de dollars en fonds d’utilisateurs volés

En décembre, un utilisateur anonyme de Twitter a annoncé qu’il avait obtenu et avait l’intention de publier environ 100 000 clés API (clés permettant d’authentifier les utilisateurs d’une interface de programmation d’applications) appartenant aux utilisateurs de 3Commas, un service d’échange de cryptomonnaies. 3Commas permet aux utilisateurs de configurer des robots d’échange qui exécutent automatiquement des opérations sur cryptomonnaies en leur nom. Les plateformes de cryptomonnaies génèrent des clés API que les utilisateurs saisissent dans 3Commas pour permettre à la plateforme d’accéder à leurs comptes. La fuite survient après que des dizaines d’utilisateurs de 3Commas ont affirmé que leurs clés API avaient été utilisées pour exécuter des opérations sur des bourses de cryptomonnaies comme Binance, KuCoin et Coinbase sans leur consentement34. Le chef de la direction de 3Commas, Yuriy Sorokin, a confirmé l’authenticité de la fuite dans un gazouillis, ajoutant que « comme mesure immédiate, nous avons demandé à Binance, à KuCoin et aux autres bourses prises en charge de révoquer toutes les clés [API] qui étaient connectées à 3Commas35 ». Cette fuite met en lumière les risques associés au fait de permettre à des plateformes tierces d’accéder aux comptes au moyen des clés API. Selon le niveau d’accès de l’API, le vol d’une clé API peut permettre le vol de tous les fonds. Des événements comme le piratage de 3Commas et l’effondrement de FTX montrent encore une fois le risque de se fier à la sécurité et à la bonne gouvernance de tiers.

 

Finance décentralisée (FiDé)

 

La CFTC intente un procès contre une organisation décentralisée derrière un protocole de FiDé

En septembre, la CFTC (Commodity Futures Trading Commission) a déposé une action en justice civile fédérale auprès de la U.S. District Court for the Northern District of California contre l’organisation autonome décentralisée (OAD) Ooki. La CFTC accuse cette dernière « d’offrir illégalement aux investisseurs individuels des opérations sur marchandises avec effet de levier et avec marge dans des actifs numériques, d’exercer des activités que seuls les commissionnaires sur les marchés à terme peuvent effectuer et de ne pas avoir adopté un programme d’identification des clients conformément à la Bank Secrecy Act, contrairement à ce qui est exigé des commissionnaires sur les marchés à terme36. » Ooki est le successeur décentralisé de bZeroX LLC, société dont les fondateurs avaient précédemment conclu une entente avec la CFTC concernant des accusations similaires.

 

bZeroX exploitait auparavant le protocole d’Ooki, un protocole financier décentralisé qui soutient les prêts, les emprunts et les opérations sur marge. En 2021, bZeroX a transféré le contrôle du protocole à l’OAD Ooki, prétendument dans le but d’échapper à la surveillance réglementaire. La CFTC tente maintenant de tenir la direction décentralisée d’Ooki responsable des actes répréhensibles présumés de la plateforme. Ooki est la première OAD qui est poursuivie devant les tribunaux pour une infraction présumée à la loi aux États-Unis. La plainte contre Ooki repose sur l’idée nouvelle selon laquelle tous les détenteurs de jetons de l’OAD Ooki qui ont voté en faveur de l’application du protocole devraient être tenus responsables des infractions juridiques37.

 

Pour signifier cette décision à Ooki, la CFTC a publié des documents dans le forum de discussion en ligne de l’OAD et dans la boîte de clavardage. Recourir à une telle méthode pour envoyer un avis de signification au défendeur a suscité une certaine controverse, mais elle a finalement été jugée acceptable par la U.S. District Court for the Northern District of California le 20 décembre. Le juge a également conclu que l’OAD Ooki pouvait faire l’objet d’une poursuite et recevoir signification en tant qu’association non constituée en personne morale, mais le jugement est demeuré muet sur la question de savoir si la Commodity Exchange Act (CEA) s’applique à Ooki en tant qu’association non constituée en personne morale38. Il sera intéressant de voir comment évoluera cette affaire, et plus précisément si une OAD peut être tenue responsable en vertu de la CEA. Les mesures prises par la CFTC contre Ooki, comme les sanctions contre Tornado Cash imposées par le Trésor américain en août (sujet abordé dans le bulletin du trimestre dernier), laissent entrevoir une pression réglementaire accrue sur les plateformes et les organisations décentralisées.

 

JETONS NON FONGIBLES (JNF)

 

L’IRS (Internal Revenu Service) modifie le libellé d’un passage clé de la législation fiscale des États-Unis pour inclure les JNF

En octobre, la division fiscale du département du Trésor américain a publié une version mise à jour de ses instructions pour 2022 destinées aux déclarants qui produisent le formulaire 1040. Dans cette nouvelle version, l’ancienne catégorie « monnaie virtuelle » est élargie pour couvrir les « actifs numériques » et reconnaît explicitement les JNF39. Le formulaire 1040 est un document que les contribuables individuels remplissent pour produire leur déclaration de revenus auprès de l’IRS. Selon les instructions de la nouvelle version, les actifs numériques sont « toute représentation numérique d’une valeur enregistrée dans un registre distribué sécurisé par cryptographie ou toute technologie similaire ». Par exemple, les actifs numériques comprennent les jetons non fongibles (JNF) et les monnaies virtuelles, comme les cryptomonnaies et les cryptomonnaies stables40.

 

Les opérations de JNF sont lancées sur Uniswap

En novembre, les opérations de JNF ont été autorisées sur la bourse décentralisée Uniswap, ce qui permet aux utilisateurs d’Uniswap d’échanger des articles de collection numériques sur les marchés OpenSea, X2Y2, LooksRare, Sudoswap, Larva Labs, Foundation et NFT20 en utilisant l’outil agrégateur de JNF de la plateforme. Selon la plateforme, son nouveau contrat de routeur universel ouvert peut permettre aux utilisateurs d’économiser jusqu’à 15 % sur les frais d’opérations par rapport aux autres agrégateurs de JNF41. « Les jetons non fongibles et ERC-20 ont en grande partie existé en tant que deux écosystèmes distincts dans le monde des actifs numériques, mais ils sont tous deux essentiels à la croissance de l’économie numérique », a déclaré la société dans un communiqué. « Le lancement des JNF sur Uniswap est la première étape dans la création d’expériences plus interopérables entre les deux42. »

 

Métavers

 

Adoption décevante de la plateforme Horizon Worlds

En octobre, un article du Wall Street Journal (WSJ) indiquait que Horizon Worlds, la plateforme de métavers de Meta, aurait de la difficulté à attirer et à conserver des utilisateurs. Selon des documents internes obtenus par le WSJ, Horizon Worlds comptait environ 200 000 utilisateurs actifs par mois, alors que Meta avait confirmé que la plateforme avait atteint 300 000 utilisateurs en février dernier43. De plus, alors que Meta avait déclaré qu’elle comptait environ 10 000 univers distincts en date de février, le WSJ indique que seulement 9 % de ces univers sont visités par plus de 50 utilisateurs et que la plupart des utilisateurs n’y reviennent pas après un mois d’utilisation de la plateforme44. Par ailleurs, CoinDesk a indiqué en décembre que la population active sur la plateforme de l’univers virtuel Decentraland est inférieure à 1 000 utilisateurs pendant une journée moyenne, selon ses recherches45. Decentraland s’appuie sur la chaîne de blocs Ethereum pour assurer le suivi des actifs des utilisateurs de la plateforme, ainsi que pour mettre en œuvre son modèle de gouvernance décentralisé.

 

L’initiative concernant le métavers arrivera dans l’Union européenne en 2023

L’Union européenne a l’intention de présenter une initiative sur les « univers virtuels, comme le métavers » au cours de 2023. Il s’agit de l’une des nouvelles initiatives clés pour 2023 décrites dans la dernière lettre d’intention de la présidente de la Commission européenne dans le cadre du discours sur l’état de l’Union46. Divers règlements existants pourraient s’appliquer au métavers. Par exemple, la Digital Markets Act de l’Union européenne, qui est entrée en vigueur en novembre47, fournit un cadre antitrust qui peut s’appliquer à toute société qui joue un rôle central dans l’accès au métavers. En outre, la portée de cadres comme le Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne et la législation sur les services numériques pourrait être élargie pour inclure la collecte de données et la protection des utilisateurs dans le métavers.

 

[1] Indice Fidelity Bitcoin, au 31 décembre 2022.

[2] Indice Fidelity Ethereum, au 31 décembre 2022.

[3] https://indexes.coinmetrics.io (en anglais)

[4] Cours du bitcoin aujourd’hui, BTC par rapport au $ US en direct, capitalisation boursière et graphique | CoinMarketCap (en anglais)

{5] https://www.banqueducanada.ca, https://www.reuters.com (en anglais)

[6] https://www.federalreserve.gov (en anglais)

[7] https://cointelegraph.com (en anglais)

[8] https://www.reuters.com (en anglais)

[9] https://www.forbes.com (en anglais), https://www.coindesk.com (en anglais)

[10] https://coinmarketcap.com (en anglais)

[11] https://cointelegraph.com (en anglais)

[12] https://www.cnbc.com (en anglais)

[13] https://community.dune.com (en anglais)

[14] https://www.coindesk.com (en anglais)

[15] https://www.forbes.com (en anglais)

[16] https://www.cnbc.com (en anglais)

[17] https://www.fidelitydigitalassets.com (en anglais)

[18] https://www.reuters.com (en anglais)

[19] https://www.mayerbrown.com (en anglais)

[20] https://www.skadden.com (en anglais)

[21] https://www.europarl.europa.eu  (en anglais)

[22] https://blog.chainalysis.com (en anglais)

[23] https://www.mayerbrown.com (en anglais)

[24] https://www.justice.gov (en anglais)

[25] https://www.warren.senate.govf (en anglais), https://www.warren.senate.gov (en anglais)

[26] https://www.warren.senate.gov (en anglais), https://www.warren.senate.gov (en anglais)

[27] https://www.warren.senate.gov (en anglais)

[28] https://www.coincenter.org (en anglais)

[29] https://www.bnnbloomberg.ca  (en anglais)

[30] https://www.macworld.com (en anglais)

[31] https://fortune.com (en anglais)

[32] https://dune.com (en anglais)

[33] https://transparency.flashbots.net/ (en anglais), https://www.galaxy.com (en anglais)

[34] https://www.coindesk.com (en anglais)

[35] https://www.coindesk.com (en anglais)

[36] https://www.cftc.gov (en anglais)

[37] https://www.winston.com (en anglais)

[38] https://www.morganlewis.com (en anglais), https://www.morganlewis.com (en anglais)

[39] https://www.coindesk.com (en anglais)

[40] https://www.irs.gov (en anglais)

[41] https://www.coindesk.com (en anglais)

[42] https://uniswap.org (en anglais)

[43] https://www.theverge.com (en anglais)

[44] https://www.theverge.com (en anglais)

[45] https://www.coindesk.com (en anglais)

[46] https://state-of-the-union.ec.europa.eu (en anglais)

[47] https://ec.europa.eu (en anglais)