L’importance de générer des liquidités à la retraite

Vous avez probablement épargné durant de nombreuses années et investi votre argent prudemment. Mais lorsque votre argent doit commencer à circuler dans le sens contraire – que votre portefeuille doit commencer à vous payer – vous vous retrouvez subitement devant une nouvelle série de choix difficiles.
Quelle que soit l’approche que vous adoptez, la question reste la même : à quel revenu puis-je m’attendre chaque année? Plus vous vous rapprochez de la retraite, plus vous vous souciez de l’exactitude de cette estimation. Après tout, vous serez à la retraite pendant un bon moment.
Il y a quarante ans, une personne qui prenait sa retraite à 65 ans pouvait s’attendre à vivre environ 13 ans à la retraite. Aujourd’hui, si vous êtes en santé, vous pouvez espérer vivre encore une vingtaine d’années; vous et plusieurs de vos amis pourriez même vivre 30 ans ou plus1.
Vous aurez donc besoin d’un revenu régulier et fiable. Vous aurez en effet des dépenses chaque mois, et il vous faudra une source régulière de liquidités pour les régler. Selon la façon dont vous planifiez votre retraite, cet argent proviendra probablement de diverses sources conçues pour compenser les effets des principaux enjeux de la retraite, comme l’inflation, la longévité et l’impôt.
Détermination des sources de revenu garanti
Idéalement, vous voudrez que vos dépenses courantes, comme le logement, la nourriture, les services publics et l’impôt, soient en grande partie couvertes par vos sources de revenu viager garanti. Au Canada, les prestations gouvernementales, comme le Régime de pensions du Canada, le Régime de rentes du Québec et la Sécurité de la vieillesse, constituent une source de revenu de retraite assuré qui durera toute votre vie. De plus, elles sont indexées à l’inflation pour suivre la hausse du coût de la vie. Il est toutefois probable que ces prestations ne remplaceront qu’environ le tiers du revenu antérieur à la retraite du Canadien moyen, qui s’établit actuellement à près de 53 000 $2.
Les régimes de retraite garantis par l’employeur seront bientôt chose du passé, mais si vous êtes admissible à un tel régime, assurez-vous de bien comprendre ce à quoi vous pouvez vous attendre dans le futur. Les régimes à prestations déterminées promettent de verser un revenu régulier calculé selon une formule prenant en compte vos années de service et votre salaire. Vous connaîtrez donc exactement le montant que vous toucherez à la retraite. Plusieurs d’entre eux offrent également une certaine protection contre l’inflation.
Dans le cas des régimes à cotisations déterminées et des régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER), le montant des prestations que vous recevrez dépendra des sommes que vous aurez accumulées au moyen de vos cotisations et de celles de votre employeur, ainsi que des revenus du régime. Vos entrées de fonds éventuelles à la retraite seront donc beaucoup plus difficiles à évaluer.
Création d’une paie de retraite
La vérité, c’est que depuis la disparition des régimes à prestations déterminées, les Canadiens sont de plus en plus souvent laissés à eux-mêmes pour assurer leur revenu de retraite. Si, comme bien des gens, vous avez accumulé la plus grande partie de vos économies dans le cadre d’un REER, vous devez les transférer dans un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) au plus tard à la fin de l’année civile de votre 71e anniversaire. Vous devez retirer un montant minimal de votre FERR chaque année, ce qui vous permet de tirer systématiquement un revenu de votre épargne. Les retraits de votre FERR sont imposables l’année où vous les recevez, mais les placements que vous détenez dans votre régime continuent de croître à l’abri de l’impôt. En outre, les FERR offrent les mêmes options de placement que les REER.
Le montant du retrait obligatoire du FERR est établi en fonction de votre âge et d’un pourcentage de la valeur de votre FERR. Ainsi, le pourcentage du minimum à retirer du FERR augmente graduellement, à mesure que vous vieillissez. Il n’y a toutefois aucune limite de retrait maximale; vous pouvez donc modifier vos flux de revenu à la retraite en fonction de votre mode de vie.
Par ailleurs, les retraités se tournent de plus en plus souvent vers les comptes d’épargne libre d’impôt (CELI) pour se constituer un revenu de retraite. À la différence du REER, le CELI n’impose aucun âge limite pour le retrait des fonds. De plus, les sommes que vous placez dans votre CELI fructifient en franchise d’impôt, ce qui signifie que vous ne payez aucun impôt sur le rendement généré par votre épargne pendant votre retraite, ni sur vos retraits du CELI.
Si vous avez des actifs non enregistrés, l’établissement d’un programme de retraits systématiques est sans doute la meilleure façon d’accéder à votre épargne. Dans ce cas, les parts de votre portefeuille de placements sont vendues de façon périodique pour procurer le revenu de retraite dont vous avez besoin. En règle générale, la distribution des fonds est proportionnelle à vos avoirs, de façon à préserver une répartition de l’actif équilibrée et à gérer le risque.
L’utilisation d’un instrument comme le Programme de retraits fiscalement sensés (PRS- TMD) de Fidelity peut contribuer à reporter l’impôt sur les retraits de placements non enregistrés. Avec le PRS-T, vous n’avez pas besoin de vendre des parts d’un placement chaque mois pour générer un revenu; les distributions de liquidités mensuelles sont constituées principalement de remboursements de capital (RDC). Le RDC n’est pas considéré comme un revenu lorsque vous le recevez. Michelle Munro, directrice principale, Recherche sur la retraite et la fiscalité de Fidelity, estime que « la plupart des gens ne connaissent pas ce programme de retraits fiscalement avantageux pour les fonds communs de placement. »
Voici une autre caractéristique susceptible de plaire tout particulièrement aux investisseurs soucieux de réduire leur charge fiscale à la retraite : en plus de constituer une excellente source de liquidités, les retraits d’un CELI et les remboursements de capital du PRS-T n’auront aucune incidence sur votre admissibilité aux prestations gouvernementales, comme la Sécurité de la vieillesse.
C’est ce que vous gardez qui compte
Il est possible que les occasions de planification fiscale comme celles-ci aient été plutôt limitées pendant vos années de travail, mais elles deviendront un élément central de la planification de votre revenu de retraite. Rappelez-vous ceci : si vous ne pouvez pas compter sur un régime de retraite d’employeur, vous tirerez probablement la plus grande partie de votre revenu de vos épargnes personnelles et des distributions de vos différents placements, tous imposables à des taux différents.
Par exemple, selon la façon dont vous investissez, le revenu provenant de vos placements non enregistrés peut être considéré comme un revenu d’intérêts ou de dividendes, un gain en capital ou un remboursement de capital. La bonne combinaison de placements peut donc avoir une incidence majeure sur le montant après-impôt dont vous disposerez à la retraite. Bien faire les choses peut être difficile. Selon Michelle Munro, « un conseiller peut vous aider à établir et à maintenir un revenu fiscalement avantageux pour vous assurer de profiter de la retraite à laquelle vous aspirez. »