Adam Kramer : Un dégagement et quelques nuages pour les investisseurs axés sur le revenu

Une démarche à multiples catégories d’actifs pourrait vous aider à composer avec l’incertitude au cours de la deuxième moitié de 2021.

Points à retenir

  • Les stratégies de revenu à multiples catégories d’actifs pourraient aider les investisseurs à combler leurs besoins en revenu pendant la deuxième moitié de 2021, malgré l’incertitude entourant les taux d’intérêt et le cours élevé d’un grand nombre d’actions.
  • Certains des actifs dans lesquels ces stratégies investissent dégagent un revenu plus élevé que les placements productifs de revenu traditionnels, mais ils sont souvent plus volatils. Dans un contexte inflationniste, cependant, les stratégies qui investissent dans une variété d’actifs axés sur le revenu peuvent obtenir  un revenu supérieur à celui des placements à revenu fixe traditionnels tout en préservant mieux le capital.
  • Les obligations à rendement élevé, les prêts à taux variable, les actions de valeur américaines et internationales qui versent des dividendes (y compris les actions de sociétés énergétiques et de producteurs aurifères) et les fiducies de placement immobilier (FPI) figurent parmi les placements susceptibles d’offrir des occasions de revenu au cours du second semestre de 2021.
  • Les gestionnaires de placement professionnels peuvent repérer des occasions lorsque les marchés évaluent mal le prix d’un actif en raison d’un pessimisme excessif à l’égard de l’avenir.

La remontée de l’économie, la diminution du taux de chômage et la hausse des cours des actions donnent à de nombreux investisseurs axés sur la croissance l’impression de vivre des jours ensoleillés à la plage. Mais pour ceux qui préfèrent tirer des revenus de dividendes et d’intérêts de leur portefeuille, les perspectives sont aussi sombres cet été qu’elles l’étaient au cours de l’hiver et du printemps derniers. Les taux d’intérêt demeurent près de leurs planchers historiques, et il semble y avoir peu de solutions de rechange viables aux actions coûteuses et potentiellement volatiles. Le retour de l’inflation après une absence de quelques décennies, et l’incertitude grandissante à savoir si la hausse des prix à la consommation fera augmenter les taux d’intérêt et se répercutera sur les prix de nombreux actifs, viennent compliquer davantage les choses.

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des occasions pour ceux qui savent où chercher et comment gérer les risques qui y sont associés. Dans le contexte actuel, une approche de placement en titres à revenu gérée par des professionnels visant à repérer les occasions dans un éventail de catégories d’actifs peut aider les investisseurs à réaliser leurs objectifs de revenu.

Les forces qui orientent les marchés sont toujours en mouvement, et comme les conditions du marché évoluent sans cesse, les placements qui dégagent les meilleurs rendements aujourd’hui pourraient ne pas être les mêmes le mois prochain ou l’année prochaine. C’est la raison pour laquelle la diversification, la recherche et la gestion du risque sont importantes et que les stratégies de revenu à multiples catégories d’actifs pouvant investir dans un large éventail de catégories sont susceptibles de produire des rendements plus constants et un meilleur équilibre risque-rendement que celles offrant un moins grand nombre d’options.

(en anglais seulement)

Scruter les occasions de revenu à l’horizon

L’inflation est l’un des nuages que les investisseurs à la recherche de revenu regardent grossir et s’assombrir depuis le début de l’année; ce changement de temps à l’horizon se répercute sur les occasions dans plusieurs catégories d’actifs productives de revenu. L’inflation est surtout préoccupante pour les investisseurs en titres à revenu fixe, car elle risque en effet d’entraîner une hausse des taux d’intérêt, qui pourrait à son tour provoquer une chute des prix des obligations existantes. Il est difficile de savoir si la résurgence actuelle de l’inflation n’est que transitoire, ou si elle se maintiendra pendant un certain temps. Quoiqu’il en soit, la hausse des prix à la consommation accroît non seulement la possibilité d’une montée des taux d’intérêt, mais aussi une chute des bénéfices des sociétés au cours de la deuxième moitié de 2021. Dans ce contexte, il est important de déterminer quelles catégories d’actifs axées sur le revenu parviendront à résister aux effets de l’inflation, et quelles sociétés seront le mieux en mesure de maintenir leurs bénéfices.

Bien que les taux de rendement se situent près de leurs creux historiques, les obligations à rendement élevé continuent de verser des intérêts supérieurs à ceux des obligations du Trésor ou des obligations de qualité, et leurs valorisations demeurent relativement raisonnables. Évidemment, ces paiements d’intérêts plus élevés reflètent leur cote de risque plus faible et sous-entendent une volatilité et un risque de défaut plus importants. Il n’en reste pas moins que la qualité du crédit de l’ensemble du marché à rendement élevé est meilleure aujourd’hui qu’il y a un an, si bien que la cote de crédit d’un grand nombre de sociétés rentables et bien gérées, comme Ford et Kraft, a été revue à la baisse pour s’établir dans la fourchette réservée aux obligations à rendement élevé.

Cela étant dit, les obligations à rendement élevé comportent un risque de défaut supérieur à celui d’autres types d’obligations, mais elles sont moins exposées au risque d’une diminution des prix en raison d’une hausse des taux d’intérêt. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles sont entièrement à l’abri des risques d’une augmentation inattendue des taux. On peut déterminer à quel point une obligation est vulnérable au risque de taux en examinant sa duration; cette dernière constitue une mesure de la probabilité que son prix change à la suite d’une fluctuation des taux d’intérêt. À l’heure actuelle, la duration sur le marché des obligations à rendement élevé est de 3,9 ans en moyenne. En comparaison, elle est de moins de six mois sur le marché des titres de créance à taux variable.

Les investisseurs qui craignent une hausse des taux peuvent se tourner vers les prêts bancaires garantis à taux variable, qui pourraient constituer une solution de rechange intéressante aux obligations assorties de taux de rendement élevés similaires au cours de la deuxième moitié de 2021. Cela s’explique notamment parce que, contrairement aux obligations, qui sont assorties de taux d’intérêt fixes, les prêts dégagent un revenu qui peut augmenter lorsque les taux d’intérêt montent. Cette caractéristique rehausse l’attrait des titres de créance à taux variable pour les investisseurs pendant les périodes de hausse des taux, et contraste favorablement avec les obligations dont le prix fléchit quand les taux augmentent. Il convient toutefois de se rappeler qu’à l’instar des obligations à rendement élevé, les prêts à taux variable sont des actifs de catégorie spéculative; elles peuvent donc être plus volatiles et présenter un risque de crédit supérieur à celui des obligations d’État et de sociétés de qualité.

Les actions de valeur européennes, japonaises, canadiennes et américaines qui versent des dividendes constituent une autre source possible de revenu au second semestre de 2021. Les actions de certaines sociétés peuvent offrir des occasions intéressantes, notamment celles de producteurs pétroliers et aurifères, de sociétés  d’énergie propre (« yieldcos »), de banques (de même que de sociétés financières autres que bancaires, comme les gestionnaires d’actifs) et de sociétés industrielles. Ces actions rapportent des dividendes robustes et peuvent être moins volatiles que les autres, bien qu’elles soient considérablement plus volatiles que les obligations de sociétés ou du Trésor. Elles sont par ailleurs peu coûteuses par rapport aux normes historiques, parce que les investisseurs ont porté leur attention sur les actions de croissance et ont été disposés à payer une prime pour en acquérir. De nombreuses actions de sociétés autres qu’américaines offrent un rendement en dividendes relativement élevé assorti de faibles valorisations qui reflètent le rythme plus lent de la reprise économique après la COVID-19 à l’extérieur des États-Unis. Plusieurs pays, dont le Canada, commencent en effet à peine à rouvrir leurs économies.

Les fiducies de placement immobilier aux États-Unis et au Canada pourraient également offrir des dividendes attrayants et constants (voire croissants) de même qu’un potentiel de plus-value du capital au fur et à mesure que plus de personnes retournent dans les bureaux et les magasins et recommencent à s’adonner à leurs activités de loisirs. Les FPI peuvent accroître leurs bénéfices en augmentant les loyers, et elles versent des dividendes qui sont supérieurs aux taux de rendement de l’indice S&P 500 et des obligations de qualité. Malgré l’amélioration de leurs paramètres fondamentaux, certaines FPI demeurent sous-évaluées par le marché, ce qui crée des occasions pour les gestionnaires qualifiés qui privilégient une sélection rigoureuse des titres.