Divorce – Demeurer dans la résidence familiale, est-ce viable, financièrement?
Points à retenir
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Établissez un budget détaillé.
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Réfléchissez à ce qui est préférable pour vous et les enfants.
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Évaluez les avantages et inconvénients liés au fait de rester.
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Évaluez toutes les incidences financières d’une telle décision avec votre conseiller de confiance.
Les négociations avec votre conjoint sur le partage du patrimoine familial sont en cours et, dans le cadre de ce règlement, on vous propose de conserver la résidence familiale. Même si, a priori, cette offre peut sembler intéressante, il convient de faire le point sur votre situation financière avant de prendre une décision. Déterminez s’il est préférable pour vous de vivre dans la résidence familiale, de la vendre ou de négocier d’autres biens familiaux de même valeur.
Questions importantes
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Aurai-je les moyens de vivre dans ce logement après le divorce et d’assumer seul(e) les frais liés à la propriété?
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Devrai-je refinancer le prêt hypothécaire sur la base d’un profil de revenus plus modeste?
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Si vous avez des enfants, est-il dans leur intérêt de rester dans cette résidence pour finir leurs études?
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Dans quel état est la maison et quelle sera sa valeur future?
Établissez un budget
Votre première tâche consiste à établir un budget. Les sources de revenus possibles sont le revenu d’emploi, la pension alimentaire pour conjoint, les placements et l’argent provenant du partage du patrimoine familial. Pour des conjoints d’âge mûr, on peut inclure les prestations du Régime de pensions du Canada (ou du Régime de rentes du Québec) et de la Sécurité de la vieillesse, ainsi que les pensions et rentes privées.
Les dépenses habituellement associées à la propriété d’une résidence sont les versements hypothécaires, l’impôt foncier, les services publics comme le chauffage et l’éclairage, le câble et Internet, les frais d’entretien courant, les frais de condo et les primes d’assurance habitation. Conserver la résidence familiale peut sembler judicieux lorsque la valeur des biens immobiliers est à la hausse, mais qu’advient-il si les prix atteignent un plafond ou se mettent à baisser?
Et les enfants?
Quitter le domicile conjugal durant le processus de divorce comporte des risques pour la garde des enfants et les droits d’accès, selon les avocats spécialisés en droit de la famille. Une fois qu’un parent a quitté le domicile, laissant à l’autre parent la garde des enfants, il peut être difficile de faire valoir en cour, plusieurs mois plus tard, que la garde devrait être partagée. C’est pourquoi certains parents en instance de divorce décident de vivre au domicile familial à tour de rôle avec les enfants.
Faites le point sur vos projets d’épargne pour les études des enfants. La valeur future de la résidence familiale pourrait financer les études par l’intermédiaire d’un REEE, mais ses frais d’entretien pourraient engloutir votre épargne et nuire au financement des frais de scolarité et de subsistance de vos enfants.
Évaluez les avantages et inconvénients liés au fait de rester
Renoncer au domicile familial peut s’avérer la meilleure décision si les autres biens familiaux obtenus en échange sont plus liquides, ce qui vous donne plus de latitude pour choisir votre lieu de résidence, vous permet de prendre soin des enfants et même de faire des projets de carrière.
Continuer de vivre au domicile familial ou déménager est une décision importante, qui a des répercussions financières et personnelles considérables. Le fait de rester maintient une certaine stabilité et une croissance du capital si la valeur de la résidence augmente avec le temps, mais cela peut aussi créer une pression financière, étant donné votre nouvelle réalité économique, et vous empêcher de prendre le nouveau départ dont vous avez besoin après le divorce. Une analyse approfondie des avantages et inconvénients de chaque scénario est nécessaire et devrait être faite avec l’aide de votre conseiller financier.