Pourquoi les marchés émergents frontaliers et pas simplement les marchés frontaliers?
Depuis le lancement du Fonds Fidelity Marchés émergents frontaliers, de nombreux clients demandent pourquoi ce fonds est associé à l’indice MSCI Marchés émergents frontaliers (MÉF) et non à l’indice MSCI Marchés frontaliers (MF), qui couvre uniquement les marchés frontaliers. C’est une excellente question et cela touche au cœur même de notre démarche de construction, qui consiste à bâtir un portefeuille de placements intéressant, composé de sociétés en croissance très présentes sur les marchés frontaliers, tout en gérant les risques de liquidité et de gouvernance pouvant apparaître dans certains pays frontaliers.
Lorsque nous nous sommes lancés dans le segment des marchés frontaliers avec un premier fonds pilote, en 2014, nous avons réfléchi à l’indice de référence approprié. Nous avons d’abord jugé préférable d’utiliser l’indice MSCI des pays frontaliers. Toutefois, nous avions quelques réserves quant à la liquidité de cet univers de placements, qui était, en outre, trop concentré sur la région du Moyen-Orient.
Nous avons aussi remarqué que les principaux fonds concurrents utilisaient plutôt l’indice MSCI MÉF. Cet indice regroupe tous les pays de la catégorie « frontaliers » et les marchés émergents les plus petits. Sa raison d’être est essentiellement d’offrir un univers de placement plus mondial, sa répartition étant à peu près la suivante : 50 % Asie, 25 % Amérique latine et 25 % région EMOA (Europe, Moyen-Orient et Afrique). De plus, les éléments qui le composent offrent une liquidité élevée. Cette construction mixte réduit la volatilité liée aux pays lorsque ceux de la catégorie « frontaliers » sont élevés au rang de pays émergents. Au cours de la dernière année, ce fut le cas du Pakistan, qui est passé dans la catégorie des pays émergents sans quitter l’indice MÉF.
Ensuite se pose la question de la similarité entre l’indice MÉF et l’indice des marchés émergents. Le Tableau 1 montre la composition de chaque indice et on peut voir les pays qui sont présents à la fois dans l’indice MÉF et l’indice MSCI Marchés émergents (MÉ). Le Tableau 2 montre le pourcentage de chevauchement entre les indices MÉF et MÉ; il est en moyenne de 2 %, ce qui est plutôt faible.
Tableau 1 – Pays inclus dans les indices MSCI MÉ, MF et MÉF
Tableau 2 – Indice MSCI MÉF, en pourcentage de l’indice MSCI MÉ
Le prochain élément de comparaison est le comportement des indices MF et MÉF par rapport à l’indice MÉ. Le Tableau 3 présente le bêta historique des indices MÉF et MF par rapport à l’indice MÉ, dont l’univers est plus large.
Tableau 3 – Bêtas des indices MÉF et MF par rapport à l’indice MSCI MÉ (période mobile de 36 mois)
En examinant le Tableau, on voit que la ligne rouge et la ligne bleue ont des comportements assez semblables par rapport à l’indice MÉ; la corrélation avec l’indice MÉ est d’environ 60 % pour les deux indices. C’est une bonne chose, car cela montre que les deux indices évoluent indépendamment de l’indice MÉ. Cela permet aux conseillers de créer des portefeuilles mieux diversifiés.
D’après le Tableau 3, que l’on choisisse l’indice MÉF ou l’indice MF, l’effet est minime. Toutefois, comme on le voit dans le Tableau 4, la liquidité (selon le volume quotidien moyen des opérations ou VQMO) offerte par l’univers des marchés frontaliers (de taille plus modeste) équivaut à seulement 50-60 % de la liquidité de l’indice des MÉF. Le problème de liquidité est presque toujours cité par les investisseurs comme un des principaux risques associés aux marchés frontaliers. L’indice MÉF est plus vaste et offre une meilleure liquidité, ce qui permet de réduire ce risque.
Tableau 4 – VQMO ($ US) des composantes de l’indice MF, en pourcentage du VQMO des composantes de l’indice MÉF
En conclusion, quand on utilise l’indice MÉF, on obtient un chevauchement de seulement 2 % avec l’indice MÉ, des corrélations généralement similaires avec les marchés généraux et une nette réduction du risque de liquidité. Toutes ces caractéristiques cumulées devraient procurer un meilleur univers de placement aux clients désireux d’investir dans les marchés frontaliers.
Merci d’avoir lu ce billet.
Adam Kutas
Sources : Tous les tableaux proviennent de FMR et de MSCI.
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